Un avertissement pour les autres qui refusent de quitter le pouvoir Bachar el Assad qui refuse toujours de quitter le pouvoir en Syrie est pointé du doigt. La mort d'El Gueddafi signifie-t-elle l'annonce de l'acte II des révolutions arabes? Après avoir inspiré les autres dictateurs, l'ex-Guide libyen donne le frisson à ces mêmes dictateurs. Sa fin tragique sonne le glas pour les régimes fortement contestés, notamment celui de la Syrie et du Yémen. Des images d'un Mouammar El Gueddafi couvert de sang, capturé et tabassé puis flingué par des combattants acharnés circulent sur les télévisions du monde entier. Les images de celui qui qualifiait les insurgés de «rats», a été tiré d'un conduit d'évacuation rempli de détritus près de Syrte, sa ville natale. Il faut dire que la résistance d'El Gueddafi aux forces de l'Otan a freiné quelque part l'élan révolutionnaire dans certains pays arabes tout en servant d'exemple aux autres dictateurs afin de se maintenir. Pour les présidents syrien et yéménite, cela a nourri chez eux l'audace de poursuivre l'oppression de leur peuple sous les yeux perplexes de la communauté internationale tout en criant, comme à l'accoutumée, à la manipulation étrangère. Mais la mort d'El Gueddafi relancerait les peuples dans leurs aspirations et attentes. D'ailleurs, l'Union européenne estime que cette fin donnerait «un nouvel élan» au Printemps arabe. En Syrie, la contestation a pris de l'ampleur suite à l'annonce de la mort du dictateur libyen. Au Bahreïn, des milliers de citoyens sont sortis dans les rues fêter cette mort, espérant par là même relancer la contestation du régime, mâtée dans le sang durant le mois de février dernier. Voilà donc un avertissement pour les autres qui refusent de quitter le pouvoir. Les réactions occidentales sonnent, de ce point de vue, comme des rappels à l'ordre ou carrément comme des menaces contre les régimes qui s'accrochent au trône malgré la désapprobation populaire. Le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg n'a-t-il pas invité le président syrien à s'en aller? Dans un discours prononcé à Londres, M.Clegg a estimé qu'«il est temps qu'Assad s'en aille», avertissant qu' «il est aussi hors sujet pour l'avenir de la Syrie que d'El Gueddafi pour la Libye». C'est dire qu'aujourd'hui, tous les Raïs arabes sont menacés par leurs peuples réduits depuis longtemps à de simples tubes digestifs. Marre de vivre dans la peur sous des régimes autocratiques, la jeunesse est consciente qu'avec eux, elle n'a aucun avenir. Après avoir massacré gratuitement leurs peuples, les dictateurs arabes sont restés longtemps rivés à leurs pouvoirs. Ces dictateurs, qui ont instauré des régimes totalitaires, exercé des répressions sanglantes, des polices politiques... ont fini par se voir renverser l'un après l'autre. Combien de temps le président de Syrie compte-t-il tenir encore? Combien de temps son semblable yéménite s'entêtera-t-il à vouloir préserver son pouvoir? Après la mort spectaculaire d'El Gueddafi, c'est un véritable tir de sommation à tous les tyrans arabes mais surtout un message fort aux peuples qui ne se sont pas encore affranchis de ce joug. Ces peuples sauront-ils donc capitaliser à leur profit la victoire du peuple libyen et se relancer dans leur révolution?