Celle qui n'a pas la langue dans sa proche s'est subitement interdit de paraître en public Après avoir été la plus fervente de ses soutiens, Aïcha El Gueddafi est-elle en passe de lâcher son dictateur de père ? C'est ce qui se murmurerait ces derniers temps à Tripoli. Depuis le discours virulent de Mouammar El Gueddafi à la gloire du régime, fin février, elle n'est jamais réapparue en public. Un silence surprenant pour la fille unique du «Guide » autoproclamé, avocate de 34 ans, mère de trois enfants – et désormais destituée de son titre d'ambassadrice de bonne volonté des Nations unies –, qui d'ordinaire n'a pas la langue dans sa poche ! De quoi écorner la légende du clan familial soudé, prêt à sombrer avec le patriarche. Et elle ne serait pas la seule de la famille à vouloir quitter le navire en perdition : selon The New York Times, deux de ses frères, Seïf Al Islam et Saâdi, organiseraient actuellement, en sous-main, le retrait du pouvoir de leur père pour lui succéder. Recluse avec tout le clan El Gueddafi dans le bunker paternel, la blonde égérie de la «Jamahiriya Islamia » se serait-elle lassée de jouer les pasionarias ? Il est vrai que celle qui a été surnommée la «Claudia Schieffer du désert » passait habituellement plus de temps à l'étranger que dans son pays à se consacrer à son activité favorite : dépenser des fortunes en shopping dans les magasins de luxe de Vienne, de Genève, de Londres et de Paris. Pas sûr qu'elle se remette au lèche-vitrines de sitôt : accusée par l'opposition d'être un des rouages du système de prédation des richesses du pays, notamment par le biais de fondations utilisées comme couverture, elle pourrait, au même titre que les autres membres du clan, devoir répondre un jour devant la Cour pénale internationale de ses activités sous le régime dictatorial de son père. Comme complice. Silencieuse ou pas. Il faut rappeler que la fille de Mouammar El Gueddafi, Aïcha, a fermement démenti les rumeurs la disant en fuite. Comme son père, elle a juré de rester en Libye et dénoncer les mensonges des médias étrangers. Tel père telle fille. Au lendemain du discours hallucinant de Mouammar El Gueddafi, dans lequel il jurait de ne jamais quitter le pays, de mourir «ici en martyr», Aïcha El Gueddafi, la fille du dictateur libyen, a, à son tour, prononcé une allocution télévisée faisant écho à celle de son père. «Je dis aux Libyens et aux Libyennes que j'aime et qui m'aiment, et qui me connaissent bien, que je résiste devant cette maison résistante», a-t-elle déclaré devant une résidence familiale endommagée lors du raid américain sur Tripoli en 1986. «Je suis résolument ici à Tripoli et que je ne bougerai pas», a-t-elle promis. «Ils doivent savoir combien les médias étrangers leur mentent», a-t-elle ajouté, qualifiant les chaînes de télévision ayant diffusé l'information de «traîtres» et de «mercenaires».