Les participants au conclave ordinaire de l'interwilayas à Bouira se sont donc montrés particulièrement préoccupés par cette «évolution dangereuse pour la démocratie naissante en Algérie». La nouvelle concernant la suspension de pas moins de six titres de la presse écrite est parvenue chez les délégués du mouvement citoyen tel un couperet ne laissant personne indifférent à «cet agissement antidémocratique». Les délégués de l'interwilayas qui étaient en conclave, n'ont pas raté l'occasion de s'exprimer sur ce sujet. Depuis que l‘information est sue, tous les intervenants, sans aucune exception, ont abordé le sujet pour d'abord, dénoncer ce que tout le monde a qualifié de «suspension maquillée», puis pour se solidariser, allant pour certains jusqu'à proposer des actions de protestation. Quelques délégués, visiblement plus informés, ont jugé l'argument commercial, brandi par le pouvoir pour justifier cette menace de suspension, de «fallacieux et de non fondé». Les intervenants estiment globalement qu'il s'agit de «prétexte vite trouvé pour museler une presse trop gênante pour un pouvoir maffieux et assassin», pour reprendre un intervenant en plénière. Les participants au conclave ordinaire de l'interwilayas à Bouira se sont donc montrés particulièrement préoccupés par cette «évolution dangereuse pour la démocratie naissante en Algérie». Et comment ! Eux qui considèrent la presse, particulièrement celle écrite, comme «le véritable vivier du combat démocratique pour la citoyenneté.» A cet effet, l'interwilayas du mouvement citoyen a rendu public un communiqué dont voici la teneur: «Avant, la fin de ses travaux, l'inter-wilayas réunie à Raffour les 14 et 15 août, a appris que six quotidiens de presse (Liberté, Le Soir d'Algérie, Le Matin, L'Expression, Er Raï et El-Khabar) sont sommés de s'acquitter de leurs dettes, faute de quoi ils cesseront de paraître à partir du lundi 18 août. Il est évident que le mobile financier cache une sanction politique contre les journaux dont la ligne éditoriale ne sied pas au pouvoir maffieux et assassin. C'est, somme toute, une atteinte flagrante à la liberté de la presse. En outre, ce énième abus de pouvoir est perçu comme une opposition manifeste à toute volonté de changement dans le sens de la démocratisation du pays. Aussi, l'interwilayas tient à manifester son indignation après cette décision antidémocratique et assure de son soutien indéfectible en s'engageant aux côtés des journalistes pour toute action qu'ils jugent utile d'entreprendre pour contrecarrer cet interdit. Ulac Smah Ulac, le combat continue».