Incontestablement, la célébration de l'anniversaire du Congrès de la Soummam a été, cette année, totalement différente de celles connues jusque-là. Outre, le fait qu'elle a été interdite aux officiels et ce, pour la troisième année consécutive, la célébration de ce 47e anniversaire, qui intervient dans un contexte politique délétère, a été marquée essentiellement par l'espoir renaissant, quant à un éventuel dénouement de la crise de Kabylie. Un dénouement qui reste tributaire depuis quelques jours, de la levée de la suspension qui frappe désormais, six titres de la presse écrite nationale. Cela est d'autant vrai que les délégués du mouvement citoyen, partenaires de la mise en oeuvre des revendications de la plate-forme d'El-Kseur, l'ont réaffirmé hier, tout au long des activités de célébration à Ifri - Ouzellaguen, dans la wilaya de Béjaïa. Depuis qu'elle est devenue effective dimanche dernier, la suspension de six titres, dont notre quotidien, est devenue la préoccupation principale des acteurs de la société politique et civile. Les délégués de l'interwilayas qui se sont exprimés sur ce sujet au lendemain du conclave ordinaire de Raffour (Bouira) sont revenus plusieurs fois à la charge, à travers des déclarations individuelles dans la presse et dans les meetings allant jusqu'à préconiser des actions de protestation dans la rue. Aussi, est-il dores et déjà décidé à Bouira la fermeture de la RN5 en signe de protestation contre la suspension dont sont victimes les principaux titres de la presse nationale. Dans cette localité, on est déterminé à empêcher tous les titres à partir de samedi prochain et ce, jusqu'à ce que les décideurs lèvent la suspension. A Béjaïa, Ali Gherbi prend aussi les devants de la protesta en annonçant, lors du meeting tenu mardi soir à El-Kseur, l'organisation d'une manifestation de rue pour exiger la levée de la suspension. Que ce soit en aparté, dans les prises de parole ou encore dans les documents officiels, la suspension des six titres de la presse écrite revient comme un leitmotiv. Dans la déclaration politique rédigée par les délégués de l'interwilayas dans la nuit de mardi à mercredi dans le lieu même où fut rédigée la plate-forme de la Soummam, on considère que les agissements du pouvoir sont de nature à hypothéquer l'issue à la crise de Kabylie. Pour les délégués du mouvement citoyen, «la culture du paradoxe est devenue un exercice dans lequel excelle le pouvoir maffieux et assassin», allusion à la suspension de six titres nationaux qui reste, lit-on dans le même document «un obstacle à toute sortie de crise». «Au moment où la population attend l'amorce d'un dialogue réel et responsable pour la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, le pouvoir maffieux et assassin a mis en exécution ses menaces de suspension de certains titres de la presse écrite hypothéquant ainsi toute issue à la crise qui perdure depuis 28 mois.» De leur côté, les responsables du FFS n'ont pas manqué de dénoncer cette suspension. Dans son intervention à Ouzellaguen, le premier secrétaire du FFS, Djoudi Mammeri, s'est solidarisé avec les journaux injustement suspendus en appelant à sa levée dans les plus brefs délais.