Le Dr Ouannoughen, neurochirurgien et pianiste, a plaidé samedi à Tizi Ouzou pour l'enregistrement de l'oeuvre de Mohamed Iguerbouchene afin de faire connaître ce «grand compositeur» de musique classique aux Algériens. Animant une conférence de presse à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, en marge de la 2e édition du concours de musique classique, le Dr Ouannoughen a estimé que si «ce grand compositeur de tous les temps au niveau national, voire maghrébin, reste méconnu des Algériens, c'est parce que ses oeuvres ne sont pas disponibles dans notre pays», «d'où l'importance, a-t-il dit, de réunir ses partitions et de procéder à leur enregistrement». «Un travail qui pourra se faire dans le cadre d'une collaboration entre l'association Mohamed Iguerbouchene, organisatrice de ce concours, qui détient un certain nombre de partitions, et l'orchestre de l'Institut national supérieur de musique pour l'enregistrement, sur CD, des oeuvres de ce musicien», a-t-il suggéré. Le conférencier a souligné, à ce propos, que l'oeuvre originale de ce «rhapsodiste» de renom (ses concerts et ses partitions) se trouve éparpillée entre l'Angleterre, l'Allemagne et la France. Concernant l'oeuvre d'Iguerbouchene en elle-même, le Dr Ouannoughen a indiqué que celui-ci a été avant-gardiste et précurseur de la musique dite «actuelle», en introduisant dans la musique classique des influences musicales africaines (algériennes notamment), latines, de la fox-trot, qui évoluera plus tard vers le jazz, et le flamenco. «Iguerbouchene faisait des métissages entre différents styles de musiques et avait réussi la création d'une fusion très précoce qui sera introduite et généralisée dans les années 1980», a-t-il ajouté. La contribution de ce musicien à la musique chaâbi se dévoile à travers l'introduction de la valse dans le répertoire de certains chanteurs de cette musique populaire, a souligné l'orateur. Le catalogue de Mohamed Iguerbouchene, cet enfant prodige du village Aït Ouchène, dans la région d'Azeffoun (Tizi Ouzou), est riche de plus de 600 compositions, dont 86 musiques de films, un patrimoine qui mérite d'être rassemblé, préservé et enseigné, a souligné le directeur de la culture, M. Ould Ali El Hadi. Il a annoncé, dans ce contexte, l'inscription d'un institut de musique qui sera réalisé à proximité de l'université de Tamda, et dont le projet est en étude.