Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé jeudi que l'attaque la veille d'une base militaire près de Damas, capitale de la Syrie, ressemblait à une «guerre civile», appelant toutes les parties à cesser la violence. «Aujourd'hui, j'ai vu un reportage à la télévision sur des rebelles appelés l'Armée syrienne libre organisant une attaque contre un bâtiment du gouvernement, un bâtiment des forces armées syriennes. Cela ressemblait à une véritable guerre civile», a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse. «De plus en plus d'armes de contrebande venant de pays voisins» arrivent Syrie, a-t-il ajouté. Mercredi, un centre des services secrets syriens à l'entrée de Damas a été attaqué par «l'Armée syrienne libre», une force d'opposition armée dont la création a été annoncée en juillet par le colonel Riad al-Assaad, qui a déserté et s'est réfugié en Turquie. M. Lavrov a également estimé que la communauté internationale devait appeler le pouvoir syrien mais aussi l'opposition à cesser les violences, demandant à la Ligue arabe d'être plus concrète sur ce point. «L'initiative de la Ligue arabe du 2 novembre, que nous avons soutenue, comporte plusieurs points. Le premier déclare qu'il faut faire cesser la violence, d'où qu'elle vienne», a-t-il dit. «C'est un constat important, car la violence en Syrie ne vient pas seulement des structures gouvernementales (...). La position de la Ligue arabe exige d'être détaillée et concrétisée» sur ce point, a-t-il ajouté. «Nous proposons que tous les Etats qui souhaitent une issue pacifique aux événements en Syrie appellent non pas seulement les autorités syriennes à cesser la violence mais aussi tous les groupes d'opposition», a encore déclaré le ministre. Le chef de la diplomatie russe faisait référence au plan arabe de sortie de crise adopté lors de la réunion ministérielle de la Ligue arabe le 2 novembre au siège de l'organisation au Caire. Le texte affirme notamment que le gouvernement syrien a accepté l'arrêt total de la violence pour protéger les civils, la libération des personnes incarcérées et l'autorisation d'accès aux organisations de la Ligue arabe et aux médias arabes et internationaux. Alliée de longue date de la Syrie, à laquelle elle fournit des armements, la Russie a bloqué jusqu'ici toutes les propositions de sanctions des pays occidentaux qui réclament le départ du président Bachar al-Assad.