Un milliard d'habitants sur la planète n'ont pas accès à l'énergie. Rendez-vous de l'information-phare de la matinale de la radio Chaîne III, l'émission «L'invité de la rédaction» qu'anime notre consoeur Souhila El Hachemi, a donné la parole, hier, à Pierre Gadonnneix, le président du Conseil mondial de l'énergie. Ce dernier a souligné que l'Algérie dispose d'une position géographique stratégique et des ressources énergétiques renouvelables considérables. Il s'est félicité des efforts déployés par notre pays pour maîtriser et développer les technologies propres à ce secteur ainsi que de l'expérience algérienne en matière de préservation des ressources d'énergie conventionnelles et d'investissement dans les énergies alternatives renouvelables. «L'Algérie a des potentialités dans ce domaine. Elle peut désormais garantir l'avenir des générations futures en développant les énergies renouvelables», a-t-il dit en ajoutant: «Toutefois les énergies fossiles sont plus importantes qu'on ne le pensait. Particulièrement pour le gaz de schiste. Ceci est une bonne nouvelle pour l'Algérie et pour le monde entier puisque ça nous laisse le temps pour développer les énergies renouvelables qui requièrent une technologie qui demeure coûteuse. Cette donne oeuvre en faveur de l'Algérie pour qu'à terme, la substitution se fasse au mieux vers les énergies alternatives dans lesquelles elle doit absolument investir!» L'intervenant a enchaîné en expliquant que le nucléaire doit faire partie de ces ressources alternatives, tout en émettant son souhait de voir les grands pôles énergétiques dans le monde «adopter des approches assurant la sécurité du secteur énergétique tant sur le plan des approvisionnements que celui des risques». La croissance de la consommation de l'énergie va doubler à l'horizon 2050. L'on doit prioritairement se préoccuper de la protection de l'environnement et du réchauffement climatique et de l'accès de tous à l'énergie, a encore étayé le président du CME qui a rappelé des évènements préoccupants comme le sinistre de Fukushima, pour faire valoir que la croissance n'est pas le seul objectif de la politique énergétique qui doit surtout tenir compte des risques majeurs liés aux installations et aux autres formes d'approvisionnement. «Le nucléaire doit faire partie des solutions à long terme.» «Le nucléaire n'est pas du tout en régression sur la planète, des usines nucléaires sont en construction principalement en Asie. D'autres, certes, on fait le choix de sortir du nucléaire comme l'Allemagne, mais l'humanité a besoin de ressources diversifiées et le nucléaire en fait partie. La seule condition est la sécurité des installations, car il ne s'agit en aucun cas de renoncer à l'environnement pour sauver la croissance!» a-t-il renchéri en rappelant trois types d'objectifs que sont l'environnement, l'accès à l'énergie et la croissance. La politique énergétique doit conserver ces trois priorités avec une vision à long terme. Le dialogue entre pays est tout aussi important surtout que l'énergie est une question mondiale, c'est ce que fait justement l'Algérie qui organise une rencontre dont le propos est d'échanger sur la politique énergétique avec la vision algérienne.