«Il est clair que dans les prochaines années, et à moyen terme, la consommation d'énergie va croître dans le monde, principalement parmi les pays émergents qui vont représenter plus de 90 % de la croissance de la consommation », a déclaré le président du CME (Conseil mondial d'énergie), Pierre Gadonneix, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Cette croissance est tout à fait importante même en tenant compte des efforts d'économie d'énergie qui sont mis en place partout. Il prévoit une forte augmentation de la consommation d'énergie. On pense, précise-t-il, que d'ici 2050, la consommation d'énergie va doubler dans le monde, essentiellement dans les pays émergents. Il estime que la croissance ne devrait pas être la seule préoccupation de la politique énergétique, on doit se préoccuper aussi, ajoute-t-il, de la protection de l'environnement et notamment du réchauffement climatique et aussi qu'il y ait un accès de tous à l'énergie pour que les populations les plus démunies puissent avoir accès à l'énergie. La politique énergétique doit conserver ces trois priorités dans une vision à long terme, ajoute-t-il. Le président du CME a rappelé les événements préoccupants qui ont marqué 2011, avec l'incident nucléaire de Fukushima au Japon et les accidents dans le domaine pétrolier, mais, fait-il remarquer, il y a eu aussi la découverte de nouvelles réserves gazières avec le gaz de schiste mais aussi pétrolières. Pour lui, la découverte du gaz de schiste est une bonne nouvelle. Il fait état d'une discussion avec le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, qui lui a fait part des nouvelles perspectives en Algérie. Mais, fait-il observer, à long terme, il faut trouver des relais aux ressources fossiles à travers les énergies renouvelables qui doivent se développer et où les progrès techniques font que leur coût va baisser. Il considère que dans certaines régions du monde et certains pays qui n'ont pas de ressources naturelles développent le nucléaire qui doit faire partie des solutions à long terme. On a besoin, dit-il, de toutes les technologies et de toutes les formes énergies (le pétrole, le gaz, le charbon, le renouvelable y compris le nucléaire). Il est convaincu que le nucléaire n'est pas en régression au niveau de la planète, il continuera à avoir une part importante en Europe, dit-il. Si l'Allemagne a fait le choix de sortir du nucléaire, au niveau européen, il y a encore beaucoup de production nucléaire, fait-il remarquer. Il fait savoir que 60 à 70 centrales atomiques sont en construction dans le monde principalement en Chine, Inde, Corée du Sud et en Russie. Il rappelle aussi que les réserves d'uranium permettent d'avoir une production nucléaire dans les pays émergents qui ont besoin d'énergie. Tous les pays peuvent avoir accès au nucléaire sous réserve des conditions de sûreté des installations. C'est une préoccupation mondiale, dit-il.