Les électeurs marocains ont commencé à voter vendredi matin pour des élections législatives anticipées, à la suite d'une réforme constitutionnelle proposée par le roi Mohamed VI. Près de 13,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour choisir les 395 députés, ce qui pourrait conduire à une percée des islamistes modérés du Parti Progrès et développement (PJD, principal parti d'opposition), lui ouvrant ainsi la voie à une participation dans un gouvernement de coalition. Ces élections que le pouvoir veut «historiques», afin de marquer une nouvelle étape dans la modernisation du pays, devraient permettre aux forces politiques (31 partis en lice) de mesurer réellement leur poids respectif. Le PJD affrontera des partis aguerris. Principalement l'Istiqlal (Indépendance) du Premier ministre Abbas El Fassi et le RNI (Rassemblement national des indépendants, libéral) du ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar -- deux des formations de la coalition gouvernementale. Par ordre d'importance dans l'actuel parlement, l'Istiqlal compte 57 députés, suivi par le PJD (47 députés) et le RNI (38 députés). Selon les termes de la constitution révisée, le Premier ministre sera obligatoirement choisi par le roi au sein du parti arrivé en tête, et devra diriger un gouvernement de coalition ou d'union nationale.