«Nous sommes plus de 3000 personnes, habitants des quatre douars, menacées par les crues des quatre oueds nous ceinturant», a indiqué un habitant du douar «Maroc». «Nous lançons un ultimatum d'une semaine: si les responsables de la commune et ceux de la Daïra d'Es Senia ne procèdent pas à notre relogement immédiat nous porterons nos revendications au plus haut niveau, et ce en observant un sit-in de protestation devant le siége du ministère de l'Habitat», a affirmé un occupant de l'un des bidonvilles situés dans le douar appelé «le Maroc». Hier matin, près d'une centaine de citoyens, tous habitants des bidonvilles des douars «Arabes», «Maroc», du «Carrier» et «Sidi El Khiar» se sont rassemblés devant le portail de la daïra de Senia. Dans leur action, les manifestants demandaient des logements puisque leurs habitations sont menacées étant donné qu'elles sont entourées de 4 oueds. «Nous sommes plus de 3 000 personnes, habitants des quatre douars, menacées par les crues des quatre oueds nous ceinturant», a indiqué un autre manifestant, ajoutant que «notre misère, qui remonte à la fin des années 1980, n'est pas près de connaître de sitôt un épilogue heureux». A Oran, les bidonvilles ou l'habitat précaire continue à constituer un sujet d'actualité. Des habitations de fortune ceinturent les entrées principales de la ville tandis que la problématique est loin de connaître une solution définitive. Cette même problématique s'accentue davantage, et ce à la faveur de la moindre averse. Le cas de la localité de Aïn El Beïda, rattachée administrativement à la commune et à la daïra de Es Senia, est illustré par un établissement scolaire squatté par près d'une quarantaine de familles. A ce niveau, la situation s'est gâtée puisque après avoir vainement exigé l'expulsion des squatteurs, les enseignants, qui continuent à observer un mouvement de grève, sont cette fois-ci plus que décidés à faire valoir leurs revendications, après qu'ils eurent décidé de boycotter les examens du premier trimestre. Dans leur action, les enseignants grévistes interpellent les responsables locaux et hiérarchiques en vue d'expulser les indus occupants tandis que les hôtes de la circonstance, se disant victimes des dernières intempéries, ne savent plus à quel saint se vouer. L'occupation illégale de l'école s'est répercutée sur les enfants scolarisés vu qu'ils ont été empêchés de suivre leurs cours et de subir les examens. Dans cette confusion, les parents d'élèves ne sont pas restés inertes. Ces derniers ont, eux aussi, continué à observer un mouvement de protestation devant l'enceinte de l'établissement scolaire concerné, mouvement à travers lequel les manifestants, tout en soutenant l'action des professeurs, appellent les autorités locales à agir aux fins de permettre la scolarité normale de leurs enfants.