Une attention particulière aux actions du collectif de L'Expression pour reparaître. La lettre ouverte du collectif de L'Expression adressée au Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia et à l'opinion publique nationale a été reprise par la quasi-totalité des quotidiens nationaux. Rendue publique telle quelle, la missive a été ainsi insérée par des titres importants et à fort tirage tels que Le Matin et Le Soir d'Algérie, qui, eux aussi, ont connu pendant plusieurs jours la suspension mais qui ont pu réunir la somme exigée par les imprimeries de l'Etat pour reparaître quelques jours plus tard. Ces deux titres réservent d'ailleurs chaque jour dans leurs colonnes, une page entière à L'Expression, confectionnée quotidiennement par les journalistes de ce journal. Le quotidien El Watan a fait de même, alors que des titres comme La Tribune ou Le Maghreb l'ont abondamment commenté ou tiré de larges extraits pour leurs lecteurs. Il est vrai, qu'au vu du contexte politique et social dans lequel elle est intervenue et de par son contenu qui pose les questions essentielles de la relation de comercialité entre imprimeurs gouvernementaux et éditeurs privés, la lettre ne pouvait laisser indifférents ces faiseurs d'opinion en Algérie et avant tout des confrères d'une même corporation professionnelle. Surtout que le document du collectif des journalistes interpelle en toute courtoisie le premier responsable de l'Exécutif afin qu'il aille jusqu'au bout de sa logique commerciale. Celle-ci, pouvant permettre à ce quotidien qui a moins de trois ans d'existence de récupérer le montant qui lui manque pour revenir dans les kiosques des buralistes et de surcroît, se trouve sous forme de créances auprès d'institutions publiques, notamment des collectivités locales. Dans son ensemble, les quotidiens nationaux touchés ou pas par la mesure d'interdiction d'impression, restent solidaires, conscients qu'ils sont dans le même bateau et qu'ils pourraient tous être frappés un jour ou l'autre, d'une mesure similaire à celle qui a visé à la mi-août dernier, les six journaux parmi les plus lus dans le pays. Autrement dit, par cette attention particulière à cette action de l'équipe de L'Expression, ce sont des marques de soutien et d'appui à une lutte de survie pour un journal. Les enjeux de cette bataille concernent inévitablement tous les organes de la presse dite indépendante qui ont moins d'une quinzaine d'années d'existence.