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Deux hommes et quatre femmes
Publié dans L'Expression le 12 - 12 - 2011

Le procès du jour a réuni deux hommes, l'inculpé et le procureur et quatre dames! Un programme!
Rachida M., la trentaine, est une maman de trois jeunes enfants qui est venue mardi de Aïn Benian au tribunal de Chéraga (cour de Blida) en vue de signer et de persister autour de sa plainte pour coups et blessures volontaires ayant entraîné un gros oeil au beurre noir et un arrêt de travail de soixante jours. Et les coups et blessures ont été l'oeuvre de Hamid M., trente-cinq ans, chômeur de luxe et époux de Mme Rachida, assistée par l'intenable élégante Maître Malia Bouzid qui n'était pas venue en touriste dans la salle d'audience, mais beaucoup plus que cela.
Tirer la couverture sur sa stratégie de défense de sa cliente du côté de Abdallah Ghomari, le nonchalant représentant du ministère public et surtout de Lynda Dabouci, la présidente de la section correctionnelle du tribunal.
Hamid M. l'inculpé est défendu par cette terrible Maître Nassima Aïd qui substituait à l'occasion son aînée Maître Fatma Faïrak, en couches et prenant soin de son bébé Nassim Aniss.
Donc, chaque défenseur avait mijoté une stratégie pour en tirer profit, un profit moral avant tout car les faits étaient estimés graves par Madame et malheureux par le mari qui a endommagé l'oeil de Madame. Ce dernier, d'ailleurs, avait tout raconté à son avocate qui, visiblement, ne dira qu'à demi-mot la suprême insulte balancée par Rachida à l'encontre de Monsieur qui n'a pas supporté que Madame vise la maman par des termes indignes et franchement insupportables. Ah! les insultes...
Ce qui est intéressant à relever, c'est le cadre dans lequel Maître Bouzid a placé la «raclée». «On malmène les femmes. La violence contre les dames est le lot quotidien. Madame la présidente, qu'ajouter de plus sauf que Rachida endure les coups et les humiliations depuis huit ans! C'est crevant, tuant et à la limite révoltant», s'était écriée la massive avocate qui manie les métaphores mieux que son riche vocabulaire en langue nationale «décoré» de temps à autre d'expressions venant de la langue de Molière.
Après avoir rappelé que le juge d'instruction était allé d'abord vers la crim' avant de déqualifier les faits en délit, Maître Malia Bouzid a ému l'assistance en racontant le calvaire des trois enfants qui pleurent tous les jours, des pleurs et des cris d'effroi qui ont traumatisé Madame, laquelle a introduit une demande de divorce «juste pour que la paix noie les bambins, les vraies et seules victimes sur tous les plans». Puis, brandissant une copie du certificat médical du légiste, Maître Bouzid, au bord des larmes, a dit sa rancoeur contre la maltraitance des femmes et en plus émanant de proches sans coeur ni âme, et balança dans un silence de mosquée un vendredi à midi quarante-cinq: «Madame la présidente, tous les articles du Code pénal, du chapitre Violences volontaires'' du 264 au 276 évoquent l'arrêt de maladie, l'incapacité de plus de quinze jours. Ici, vous avez quatre fois quinze jours!» Dabouci plisse les yeux et ses pattes d'oie se perdent sur sa blonde chevelure excellemment entretenue. Et lorsque cette juge du siège plisse les yeux, c'est pour montrer que cela lui va au plus profond de son cerveau. Ah! la violence.
Abdallah Ghomari, lui, en poursuivant docile aux yeux de la loi, réclame une peine d'emprisonnement de 18 mois ferme. Ici, le procureur a pris un pan de la peine prévue - de un à cinq ans ferme - au vu des liens du sang qui unissent le détenu et la victime, l'époux et madame, le mari et l'épouse, un couple boiteux, bancal, tordu, sanglant, et comme le sifflera plus tard Maître Aïd Nassima, le conseil de Hamid M., l'inculpé qui est tout de même demeuré digne, cette triste histoire est le lot quotidien de plusieurs couples: «Madame la présidente, c'est vrai que les femmes sont confrontées aux violences, mais pas toujours dans les foyers. Pour revenir à notre dossier, il ne faut pas exagérer. Hamid a eu le réflexe de tout mari insulté, car Rachida n'a pas été gentille en s'en prenant à sa belle-mère, et l'inculpé n'a pas pu supporter que sa maman soit évoquée vulgairement», a récité l'avocate blonde qui a tenu à rappeler à la juge du siège que «son client n'a jamais eu l'intention de handicaper sa moitié». Et le défenseur d'accrocher le tribunal par cette éloquente phrase qui a laissé la présidente sans tics: «A vrai dire, madame la présidente, il a battu sa femme mais sans intention de lui faire mal. Le coup était certes mal placé, surtout que l'oeil de Rachida était déjà mal en point.
Ainsi, le coup a dû rouvrir le mal», avait balancé, le sourire en coin, l'avocate de Chéraga qui s'est même permis un voeu: celui de voir la magistrate aller au-devant des circonstances atténuantes et donc «un petit sursis vaudra bien le coup d'être accordé». La présidente est restée muette. Elle prend acte du dernier mot prononcé par Hamid M. comme le lui permet la loi, et décide de prendre ses responsabilités sur le siège en infligeant un 18 mois dont 9 assortis du sursis. Rachida fait la moue, comme pour marquer sa déception. Hamid, lui, n'a même pas levé les yeux. Quant aux deux avocates, elles quitteront séparément la bâtisse pour d'autres missions ailleurs car tous les mardis ne sont jamais gris tels les mercredis... Lynda Dabouci, elle, continue son calvaire hebdomadaire bien que sous ses pieds, au rez-de-chaussée. Joumana Djazia Mezaâche, l'autre présidente du pénal, partage le fardeau de ce grand tribunal qui ne finit pas avec les épines!


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