L'opinion publique nationale et internationale a condamné les pratiques policières du pouvoir. La classe politique nationale et des personnalités ont réagi et condamné sans ménagement les pratiques d'intimidation incessantes du pouvoir dont continuent à être victimes les journalistes indépendants. Le mouvement citoyen de Kabylie et des associations nationales ont marqué leur solidarité avec la presse indépendante. Des députés du parlement européen ont fait circuler une pétition pour marquer leur solidarité et dénoncer le harcèlement dont fait actuellement l'objet la presse indépendante algérienne. L'organisation Reporters sans frontière (RSF) a condamné elle aussi, lundi dernier, dans un communiqué l'interpellation du directeur du quotidien algérien Le Matin Mohamed Benchicou et du caricaturiste du journal Liberté Ali Dilem. Il faut s'attendre à ce que le mouvement de solidarité s'amplifie dans les tout prochains jours avec la rentrée scolaire et sociale. Les ingrédients d'une explosion sociale sont en effet réunis au moment où le débat est centré sur une question de pouvoir occultant toute projection de développement économique. Cette mise en scène ne peut être dissociée du champ politique national en ébullition. Des journalistes malmenés devant le commissariat central d'Alger et un coup de force mené contre la direction du FLN issue du 8e congrès, l'acharnement du ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, contre certains titres de la presse indépendante et la traque des cadres pro-Benflis dans toutes les administrations publiques et les collectivités locales résument la situation. Pourtant, en juin dernier, le Président Abdelaziz Bouteflika s'était fait le champion de la liberté de la presse devant le Parlement européen, affirmant qu'en Algérie au itre ni aucun journaliste ne serait inquiété. Depuis des changements ont eu lieu su r la scène politique nationale. l'appareil du FLN, désormais aux mains de Ali Benflis, et sans un soutien clair de l'Armée, Bouteflika donne l'impression de foncer en détruisant tout sur son passage. Les inquiétudes les plus vives sont exprimées chaque jour par les observateurs de la scène politique. Bouteflika ira-t-il jusqu'à fomenter une fraude électorale pour obtenir un deuxième mandat dont il fait une véritable obsession? Les Etats particulièrement français campent dans un silence intrigant qui donne lieu à des interprétations de tout genre. L'Elysée apporte-t-il son soutien à Bouteflika même au détriment de la liberté de la presse et des droits de l'homme. A en croire un de nos confrères, la France refuse effectivement de faire pression sur le gouvernement algérien pour arrêter le s contre la presse indépendante.