La guéguerre opposant le FLN à son mouvement de redressement est à son paroxysme. Du tac au tac, Abdelaziz Belkhadem a commis une réplique facétieuse hier, à Alger, à l'encontre du coordinateur du mouvement de redressement, M.Goudjil. La pique ironique du secrétaire général du FLN se voulait comme une réaction aux propos tenus par son frondeur, le premier responsable du mouvement, contestant sa légitimité, relative à la pétition ayant accueilli 10.000 signatures en attendant des milliers d'autres en vue de sa destitution de la tête du parti. Interrogé à ce sujet, Belkhadem en affichant un sourire fringant, dira: «Il (Goudjil... Ndlr) n'a pas besoin de ce nombre de signatures», car réitère-t-il, «il n'a qu'à ramener 175 émargements. Cela suffit largement pour en débattre ou imposer ce qu'il veut». Il est clair que le secrétaire général de l'ex-parti unique attaqué de partout, fait allusion à la prochaine session du comité central à laquelle il invite Salah Goudjil moyennant l'aval ou d'allier à sa cause 175 membres du comité central. Sur sa lancée, Belkhadem n'a pas manqué de minimiser le nombre de signatures avancé par les redresseurs. A ses yeux, 10.000 est «insignifiant» comparativement au nombre de militants estimé selon lui, à «plus de 260.000 militants». Cette réplique par presse interposée intervient à moins de 24 h après la sortie de la partie belligérante. Le coordinateur national du Mouvement des redresseurs et de l'authenticité du (FLN), Salah Goudjil, a demandé avant-hier, à Belkhadem «de présenter des excuses au peuple algérien qu'il a qualifié d'immature et n'étant pas capable de choisir entre les programmes et les listes lors des élections». «Depuis le 9e congrès, tout est fait dans la perspective de l'élection présidentielle de 2014», selon Salah Goudjil. Cette échéance «a dicté toutes les positions de Abdelaziz Belkhadem qui reste largement contesté par la base militante», indique-t-il. Tout en menaçant de saisir la justice en vue d'invalider le 9e congrès, les partisans du mouvement de redressement menacent d'occuper le siège national et les structures locales. Les membres de ce mouvement ont mal digéré «l'instruction envoyée par le membre de l'exécutif chargé de l'organique, Daâdoua Layachi, sollicitant auprès des militants le plébiscite de Abdelaziz Belkhadem et réclamant la traduction des redresseurs, à leur tête Salah Goudjil, devant la commission de discipline». En outre, le mouvement a même annoncé l'installation de la commission de préparation du congrès et de la commission de candidature aux prochaines élections législatives et de programme. En tout état de cause, les deux parties, chacune de son côté, se préparent aux élections prochaines. Le Mouvement de redressement pense, d'ores et déjà, aux prochaines échéances électorales. Selon son premier responsable, le mouvement s'adaptera aux dispositions de la loi sur les partis en convoquant soit un congrès ordinaire, soit un autre extraordinaire. En attendant, une commission a été installée pour préparer et le congrès et les législatives.