A l'APN, M'djahed a laissé entendre que le FLN ne provoquerait pas sa dissolution. Pour la deuxième fois consécutive, le porte-parole du FLN s'est attaqué frontalement au Président de la République. «La scène politique nationale a été le théâtre d'une nouvelle et grave dérive qui s'inscrit dans le cadre de la campagne hostile au parti du FLN, inspirée, orchestrée et commanditée par le Président-candidat qui se rend coupable d'une nouvelle agression contre la démocratie et le pluralisme politique dans notre pays», a écrit Abdeslam M'djahed dans un communiqué rendu public hier. Rappelant les violations de la Constitution et de la loi organique relative aux partis politiques, M'djahed a fustigé dans son élan les médias publics. «Les éléments agissant contre la direction légitime d'un parti politique légal et reconnu ont été médiatisés d'une manière éhontée par la biais du service public de la télévision, de la radio et de l'agence de presse», a-t-il ajouté. Le porte-parole du FLN a indiqué, dans le communiqué, que son parti «usera au moment qu'il jugera opportun et de la manière la plus appropriée, des moyens légitimes et légaux pour déjouer cette énième tentative vouée par avance à l'échec (...).» Quand à l'APN, M'djahed a laissé entendre dans le même document, que le FLN ne provoquerait pas sa dissolution en écrivant notamment: «Le FLN considère qu'il est de son devoir impérieux d'en appeler à la vigilance et à la réaction des institutions constitutionnelles dont la vocation est d'assurer le fonctionnement normal des institutions de l'Etat.» Par ailleurs, le secrétaire général du FLN prépare soigneusement sa prochaine visite en Kabylie. Aux militants du parti, se joignent certaines organisations de la société civile qui sont déjà à pied d'oeuvre pour faire réussir le déplacement de Benflis dans la capitale des archs. Outre la société civile, d'anciennes figures du mouvement berbériste d'avril 1980 sont de la partie: Saïd Khellil, Kaci Ramdane, Saïd Lâamchi, Saâdi Ahmed et Saïd Guoussam. A ces personnalités, s'est joint également Benchikhoun, ancien responsable du RND à Tizi Ouzou et président de la Coordination des fils de chahid. Il se serait proposé d'accueillir Benflis d'abord en sa qualité de fils de chahid. Si Benflis est quelque peu rassuré du côté de Béjaïa par le simple fait que Karim Younès est originaire de cette région, Il faut dire que la Coordination du mouvement citoyen de Tizi Ouzou ne lui est pas totalement acquise. L'offensive de Benflis au centre du pays notamment la Kabylie se veut une compensation des défections enregistrées à l'Ouest et les hésitations constatées à l'Est. Dans ces régions, à en croire ses acteurs, le «mouvement pour le redressement du FLN» a le vent en poupe. Des sources proches de ce «mouvement», présidé par le chef de la diplomatie algérienne Abdelaziz Belkhadem, affirment que «la sympathie suscitée par leur action au sein des militants du FLN a dépassé les espérances», ajoutant que la préparation du «congrès de destitution» de Benflis se déroule normalement. Cependant, la structure de Belkhadem se doit de répondre à une question d'une haute sensibilité et parer à un problème fondamental: d'où le «mouvement de redressement du FLN» puisera-t-il l'argent nécessaire pour son fonctionnement et puis l'organisation d'un 8e congrès-bis? Comment fera-t-il pour éviter la résurgence du conflit latent qui existe entre les animateurs du mouvement, notamment entre Si Affif et Hadjar? Ayant comme catalyseur la présidentielle de 2004, le «mouvement de redressement «gardera-t-il cette «homogénéité circonstancielle» après avril 2004?