Qui sera le nouveau locataire au Palais du gouvernement? Il ne s'agit guère d'une éviction, mais il était attendu que M.Ouyahia quitte ce poste car il ne peut être juge et partie en même temps. Un changement «technique» du gouvernement serait opéré dans un proche avenir. Une source gouvernementale a confié à L'Expression qu'un léger remaniement serait annoncé «d'ici peu de temps». Comme il s'agit d'un remodelage technique, la même source affirme que la composante actuelle de la chefferie ne sera pas chamboulée, mais il concernerait tout de même la tête de l'Exécutif. Ahmed Ouyahia, Premier ministre, serait sur le point de quitter le Palais du gouvernement. Il ne s'agit guère d'une éviction, mais il était attendu à ce que M.Ouyahia quitte ce poste, car il ne peut être juge et «partie» en même temps. Quant au successeur d'Ahmed Ouyahia, deux noms circulent dans les coulisses. Il s'agit de Yazid Noureddine Zerhouni, qui occupe actuellement le poste de vice-Premier ministre, et Abdelmalek Sellal. Le ministre des Ressources en eau a été pressenti à plusieurs reprises pour occuper ce poste. Il a été ministre de l'Intérieur. Il n'a pas de parti politique. Il répond au profil d'autant plus que ce changement serait motivé par les prochaines élections législatives. Lors de la révision de la Constitution en 2008, le législateur a prévu plus d'un poste de vice-Premier ministre. M.Sellal était justement pressenti comme deuxième vice-Premier ministre. Quant à M.Zerhouni, ce choix est motivé par deux raisons principales. Primo, il est vice-Premier ministre. Il n'est partisan d'aucun parti politique. Secundo, il se présente comme un vieux briscard dans la gestion des élections. Il a mené plusieurs scrutins (entre élections locales, législatives et même présidentielles) lorsqu'il était ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. C'est ainsi que notre interlocuteur évoque «une succession logique» de Yazid Zerhouni à d'Ahmed Ouyahia. «Le poste de vice-Premier ministre a été créé pour des circonstances pareilles. Il est appelé à succéder au Premier ministre sortant», a affirmé notre source. De son côté, Amar Tou, ministre des Transports, serait remercié. Quant à son successeur, notre source affirme que cette question n'est pas encore tranchée. En ce qui concerne le timing, la même source affirme que le changement interviendrait avec la convocation du corps électoral. Ce dernier se fera dès la clôture de la session d'automne du Parlement, prévue officiellement pour le 2 février prochain. Or, le Parlement pourrait décider de clôturer cette session bien avant cette date. Autrement dit, le Parlement peut clôturer la session une fois les projets de loi examinés et adoptés. Selon une source parlementaire, la clôture de la session d'automne pourrait avoir lieu au cours du mois prochain. «Les projets de loi les plus importants ont été adoptés. On finira avec ce qui reste dans un peu de temps et l'on pourra annoncer la clôture de cette session avant le 2 février», a affirmé un député dans une déclaration à L'Expression. A propos des raisons de ce changement, ce membre du gouvernement affirme qu'il s'agit d'un changement dicté par la conjoncture électorale que l'Algérie s'apprête à vivre au printemps prochain. Explication: à la suite des dernières consultations politiques dirigées par Abdelkader Bensalah, les personnalités politiques, les chefs de parti et la société civile ont émis le souhait que les présidents des commissions chargées de la préparation et de l'organisation des prochaines élections législatives ne soient pas adhérents dans des partis politiques. Autrement dit, il est revendiqué que les prochaines élections législatives soient dirigées par un gouvernement neutre, et dont le Premier ministre ne serait pas militant au sein d'un parti politique. Une proposition qui aurait recueilli l'unanimité. Une proposition que même le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aurait validée. Une caution pour le départ de Ouyahia de l'Exécutif. D'autre part, le secrétaire général du RND aura donc à s'engager à plein temps dans la campagne électorale de son parti. Quant au départ de Amar Tou, il s'inscrit dans cette même logique. En sa qualité de ministre des Transports, il est membre de cette commission. M.Tou est un ministre du FLN (Front de libération nationale). Il est concerné par ce lifting. Quant aux autres membres de la commission, aucun d'entre eux n'est militant dans une quelconque formation politique. Présidée par le Premier ministre, la commission regroupe le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, le ministre des Finances, le ministre délégué auprès de Monsieur le ministre de la Défense nationale, le ministre des Transports, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication et le ministre de la Communication. Daho Ould Kablia, Tayeb Belaïz, Karim Djoudi, Abdelmalek Guenaïzia, Moussa Benhamadi et Nacer Mehal n'ont aucune couleur politique. A noter que la commission chargée de la préparation et de l'organisation des élections a déjà tenu une première réunion au début du mois en cours. Mais les choses sérieuses commenceront dès la convocation du corps électoral. Il est important de signaler que ce changement est conjoncturel. Après les élections législatives, un nouveau gouvernement sera mis en place. Le gouvernement dépose sa démission au lendemain de chaque élection législative. Il appartient au Président de la République de décider la reconduction ou non de la même équipe ou effectuer de grands changements.