Pour veiller à ses engagements au sein du parti, il ne sera pas candidat. Le Rassemblement national démocratique (RND) vise à préserver sa position de deuxième force politique à la faveur des élections législatives du 17 mai. Une ambition qui prend en considération, à en croire le secrétaire général du parti, M.Ahmed Ouyahia, «les réalités et les cartes des uns et des autres». Ce pronostic reflétant pour les observateurs un certain pragmatisme mesuré chez l'ex-parti majoritaire, traduit, en réalité, une assurance, vraisemblablement «électoraliste». Plus perplexe sur les chances du RND, qui a cédé la chefferie du gouvernement au FLN depuis près d'une année, Ouyahia avise qu'il «reviendra avec un score amélioré». Et avec un projet qui s'inspire certes du programme du président, auquel il sera injecté des propositions concrètes permettant d'impulser l'économie nationale qui fait les frais des politiques «populistes». Le secrétaire général du RND ne cache plus, depuis quelque temps, ses distances avec les orientations économiques de l'actuel gouvernement. «Si un jour, les prix du pétrole chutent et que nous n'aurons pas développé notre industrie hors hydrocarbures, nous ne pourrons plus payer nos employés». Rappelant que 50% des entreprises concernées par cette augmentation n'ont pas pu appliquer les dernières augmentations salariales de la tripartite par manque de fonds. Il qualifie enfin «d'emballage» la stratégie industrielle de M.Hamid Temmar. Ce n'est pas la première fois que Ouyahia s'attaque à la politique de M.Abdelaziz Belkhadem. Il avait dénoncé, auparavant, le blocage des mesures prises par le gouvernement, à l'époque où il dirigeait l'Exécutif, surtout celles ayant trait à l'encouragement des investissements. En somme, Ouyahia reproche à son successeur de faire dans la démagogie, et lui reproche en des termes à peine voilés, de bloquer le programme du président. Ouyahia ne se contentera pas de critiquer Belkhadem, mais propose l'alternative, à travers les 150 propositions qui seront divulguées durant la campagne électorale. Revenant sur ses listes électorales, il soutient que son parti ne connaît pas le phénomène «de l'achat et de vente de candidatures». Etayant ses propos avec des statistiques, il relève que sur les 541 candidats, «75% au moins sont des salariés». Il a expliqué, par ailleurs, que la majorité des candidats RND sont des jeunes et que 22%, soit 117 candidats, sont âgés au maximum de 40 ans, dont 12 ont moins de 30 ans. 375 candidats sont universitaires, dont 85% ont suivi des études en post-graduation, parmi eux, 13 sont docteurs d'Etat et professeurs à l'université. Concernant la présence des ministres, Ouyahia confirme que deux noms seulement sont retenus. Il s'agit du ministre de l'Education nationale, M.Boubekeur Benbouzid à Oum El Bouaghi, et de celui de la Jeunesse et des Sports M.Yahia Guidoum à Constantine. Les autres noms, préalablement annoncés, comme MM.Mohamed Maghlaoui et Chérif Rahmani, «ont choisi, eux-mêmes, de ne pas se présenter pour s'atteler à leurs tâches au sein du gouvernement et au sein du parti», écartant la thèse de l'élimination. Nous apprenons aussi que la moitié des membres du conseil et du bureau national du RND ont, également, demandé de ne pas figurer sur les listes électorales afin, a-t-il ajouté, de «s'occuper des affaires du parti». En somme, 19 députés du RND sont candidats parmi les 48, outre les 19 anciens députés ou membres du conseil national parmi eux des cadres influents à l'Ugta. Quant à M.Ouyahia, il a fait le choix de ne pas se porter candidat pour veiller à ses «engagements» au sein de sa formation politique qui ne lui permettent pas, selon ses dires, d'assumer des tâches supplémentaires au Parlement. «Le candidat est appelé à mener une campagne dans sa circonscription. Etant le premier responsable du parti, j'ai préféré défendre les chances du parti à travers tout le pays». Ce dernier entamera, dans ce contexte, aujourd'hui une visite dans le Sud, pour dit-il «Inciter les citoyens à voter». Ouayhia a salué la participation des archs aux législatives, indiquant que les archs «sont une réalité et si le peuple les veut au Parlement, personne ne doit s'y opposer». D'autant plus que lorsque la Kabylie était sous les feux, «les archs se sont comportés avec un grand sens de responsabilité et de nationalisme». Dans un autre chapitre, le chef du RND a appelé à la révision de la loi électorale de manière à établir «des critères plus sérieux» de représentativité. M.Ouyahia a, également, estimé que les critères des listes indépendantes doivent être revus et améliorés. Apostrophé sur le procès d'El Khalifa Bank, M.Ouyahia a affirmé que son témoignage n'avait pas apporté de nouveaux éléments aidant la justice à clarifier les choses. Et pour cause. «Quand je chapeautais l'Exécutif en 1997, la position de la banque était insignifiante sur la place. Lorsque j'ai repris ce poste, en mai 2003, la procédure de liquidation de cette banque avait été déjà entamée».