Aïn Barber, localité enclavée dans le mont de l'Edough, dans la wilaya d'Annaba, risque de devenir un village fantôme après la découverte, jeudi dernier, de plusieurs tracts signés par le sanguinaire Abou Naffa qui a intimé l'ordre à la population locale de quitter leur douar avant le 24 septembre en cours. Le manuscrit écrit en langue arabe est «le dernier avertissement» donné à la population de ce village. Hommes, et enfants sont ainsi sommés d'évacuer les lieux, c'est-à-dire de choisir entre sauver leur vie ou leurs biens. Aux récalcitrants, l'«émir» de l'Edough promet une mort atroce. Marquée par les années de violence, la population d'Aïn Barber a pris les menaces au sérieux. Et même si ce n'est pas encore l'exode général, beaucoup de familles ont fait leurs bagages et abandonné leurs demeures. Ces familles iront certainement rejoindre les précédentes et ce, pour les mêmes raisons. Ces dernières ont squatté certains établissements publics et habitations en cours de construction à Séraïdi. La recrudescence, ces dernières semaines, de la violence terroriste dans la région, n'est pas pour rassurer une population qui se dit abandonnée à son triste sort et poussée inévitablement à adopter une telle attitude. Le village d'Aïn Barber est situé dans une zone à haut risque. Les routes de la région sont connues pour être le théâtre d'opérations terroristes macabres, en particulier les faux barrages qui se sont soldés par l'assassinat de plusieurs citoyens et membres des services de sécurité. Le 16 septembre dernier, un patriote de 56 ans a été tué dans un faux barrage sur la route Séraïdi-Aïn Barber. Depuis des années, l'«émir» Abou Naffa (Meagta Nadir) règne dans le triangle de la mort de l'Edough (Aïn Barber - Oued El-Aneb - Chetaïbi) et sème la terreur et la mort.