En perspective, une baisse de la facture nationale du médicament d'au moins 25 à 30 %. Au cours de l'année passée le ministre de la Santé a dû mettre fin à l'activité de pas moins de soixante importateurs. Le motif : leur incapacité à répondre aux exigences de la production nationale en matière de médicaments génériques. Le 30 septembre prochain pas moins d'une dizaine d'importateurs va devoir baisser rideau. Elles seront dix entreprises d'importation qui verront leur agrément retiré pour n'avoir pas investi dans le générique. Aussi, à la veille du dépôt des programmes prévisionnels d'importation des produits pharmaceutiques à usage de la médecine humaine pour l'année 2004, le ministre porte à la connaissance des opérateurs des nouvelles dispositions prises à l'égard du médicament générique. Aussi, à travers une circulaire portant le n° 005 et datée du 7 septembre 2003 où nous pouvons lire: «Sont enregistrés pour l'importation les médicaments dits «princeps» ou de «marque» lorsqu'il n'existe pas de médicaments génériques déjà enregistrés. Et lorsque le surcoût en médicament dit «princeps» ou de «marque» n'excède pas 25% du tarif de référence publié au Journal officiel pour la dénomination commune internationale correspondante. «Ce qui d'après cette circulaire, amènera les importateurs à s'accorder avec les producteurs nationaux, lesquels, se sont engagés à satisfaire le marché national en médicaments de production locale. Les médicaments qui sont fabriqués localement ne seront plus importés lorsque la production nationale satisfait aux besoins du marché local. A ce propos, une liste des produits locaux permettant la satisfaction du marché national sera mise à la disposition des producteurs et importateurs. En fait, en annonçant de telles mesures, le ministre de la Santé ne veut pas moins que généraliser, à moindre coût, la consommation du générique. Car si les intervenants sont nombreux dans la commercialisation de ce dernier, les prix auxquels il est proposé sont différents, pour une même molécule. Désormais, et en s'appuyant sur l'arrêté interministériel de 2001, il s'agit de généraliser le générique et de lister les médicaments remboursables ainsi que leur tarif par rapport au prix le plus bas du marché au moment de l'officialisation des tarifs de référence. Finalement ce sont les organismes de remboursement et de sécurité sociale qui en bénéficieront telle la Cnas qui va devoir à ce titre rembourser au prix le plus bas. Dans les mois à venir ne se maintiendront donc sur le marché que les opérateurs qui auront réussi à réaliser une baisse en coût et en prix. Ces prévisions semblent dans tous les cas, profiter à la production nationale du moment que l'incitation à la production locale est là à travers, notamment l'exonération d'impôts par rapport aux intrants tout comme l'encouragement à l'attention des investisseurs, auxquels est consentie une batterie de mesures stimulantes comme l'assistance et la facilité des services du ministère de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière. Ces assistances et facilités concernent la priorité à l'enregistrement, l'accélération des délais d'enregistrement et de validation des procédés de fabrication. En conclusion, les autorités sanitaires semblent décidées, à la veille des programmes d'importation à faire respecter la liste des médicaments à importer et à faire suivre les mesures qui vont avec. L'on apprend d'ores et déjà que ne seront remboursés que les médicaments génériques et que les princeps ne le seront que s'ils n'ont pas sur le marché national leur produit équivalent. Quel sera le comportement des importateurs?