La délinquance juvénile ne recule que devant la présence et le contrôle de la Sûreté nationale Des renforts très importants ont été déployés à travers les différentes points cibles à Alger, afin de parer à toute éventualité. Bien que des opérations de routine soient menées régulièrement à longueur d'année, la capitale est sous haute surveillance depuis quelques jours. Le rendez-vous semble grandiose. Il ne peut en être autrement puisqu'il s'agit de la célébration de la nouvelle année 2012. Des renforts très importants ont été déployés du 28 au 31 décembre 2011 à travers les différents points bien ciblés de la capitale, notamment les régions de l'est, de l'ouest et du centre d'Alger. Pour expliquer et faire vivre cette opération aux citoyens, les services de la Sûreté de la wilaya d'Alger ont convié la presse nationale à une sortie nocturne, à la traque de la petite criminalité et de la délinquance. L'opération a concerné Zéralda, Staouéli, Ouled Fayet, Chéraga, Dély Ibrahim et Draria. Elle a mobilisé tous les corps de la police et tous les grades: brigades mobiles de la police judiciaire (Bmpj), brigades d'intervention (BI), sûretés de daïra (SD), police judiciaire (PJ) ainsi que la sûreté des services de voiries (SSP) et autres corps rattachés à la Sûreté nationale. Tous ont été a mobilisés sur l'ensemble du territoire de la wilaya d'Alger à l'occasion du Nouvel An 2012. «L'objectif de l'intervention, c'est la lutte et la prévention contre la petite criminalité qui coïncide avec la fin de l'année», a expliqué Nordine Berrachedi, adjoint-chef de la sûreté de wilaya d'Alger. «A chaque fin d'année, des énergumènes profitent de la situation pour agresser des citoyens qui vaquent à leurs occupations, tout en rappelant que la délinquance juvénile ne recule que devant la présence et le contrôle de la Sûreté nationale», a ajouté le même responsable qui s'exprimait jeudi dernier, lors de son intervention devant l'armada de policiers qui a été mobilisée à la caserne à l'ouest d'Alger. Fait nouveau, cette année, un nombre important de policières a pris part à cette opération d'envergure. «Les femmes policières se chargent des femmes délinquantes», a-t-on précisé. Jeudi, cité Gomez à Staouéli, il est 16h30. Un village situé à quelques centaines de mètres du chef-lieu de la commune de Staouéli. Une descente a été effectuée par une importante brigade d'intervention, au centre du village où bon nombre de constructions demeurent inachevées. Les routes sont défoncées, des enfants et des familles et autres curieux s'inquiètent sur les raisons de cette «descente» d'un aussi grand nombre de policiers à cette heure de la journée et qui, en plus, sont accompagnés de journalistes et de la télévision «C'est un quartier qui a bénéficié d'un budget de réaménagement des routes et des espaces à trois reprises. Mais rien n'a changé. C'est une information que nous avons eue de la trésorerie de l'APC de Staouéli. L'argent a été totalement dépensé mais les travaux n'ont pas étés réalisés», regrette d'emblée Mohamed H., un retraité et ancien habitant du quartier. Bilan de l'opération: trois arrestations, dont deux pour port d'arme blanche et une pour drogue en plus d'une autre personne recherchée. Ainsi, 4 individus ont été mis hors d'état de nuire en une demi-heure. Selon Mohamed H., le quartier n'a pas de problème de sécurité. «Ce sont des gens qui viennent d'autres quartiers qui créent l'insécurité.» Le même avis a été recueilli auprès d'autres jeunes du même quartier. «Nous sommes bien dans notre quartier. Ce sont des jeunes qui viennent d'ailleurs», ont-ils confirmé. 17h00. A proximité d'une pompe à essence sur la grande artère de la ville, située à quelques dizaines de mètres de la cité Gomez, un barrage de police a été installé. La police scientifique est venue à la demande des organisateurs de cette longue virée en plein jour et en nocturne dans les différents quartiers de l'ouest d'Alger. La tâche de la police scientifique réside dans les différents tests que subissent les conducteurs automobiles et les motocyclistes. Après analyse, le taux d'alcoolémie est connu sur-le-champ. Idem pour les consommateurs des stupéfiants. Plus de 2mg/litre d'alcool dans le sang, le conducteur est traduit automatiquement devant le tribunal qui fera démarrer la machine judiciaire. «On ne badine pas avec la vie d'autrui. L'alcool comme les stupéfiants, tue, blesse et laisse des orphelins, des handicapés. Il y a des conséquences gravissimes sur les familles et la société de manière générale à cause de tous les excès», nous dit-on. Foule et curiosité soudaines à l'arrivée de Amar Ikhlef, ex-champion du monde de judo, accompagné d'un certain Hamouche, allure d'un sportif et d'un acteur de Hollywood: «Pas de caméra, pas de caméra», lance-t-il à l'endroit du confrère de la télévision. Après une vérification de pièces d'identité de l'ex-champion du monde de judo, le faux calme revient, puisque l'opération de vérification continue avec d'autres conducteurs, qui ne s'attendaient pas à «souffler dans l'alcootest du policier». Un appareil en plastique sous forme de petit «filtre à essence» d'une voiture qui ne laisse rien passer. Rien que pour la journée du 28 décembre, les brigades d'intervention ont arrêté 32 personnes pour consommation de drogue, 8 pour port d'armes blanches, 9 recherchées pour différentes affaires, 8 autres impliquées dans différentes affaires et une personne en état d'ivresse et atteinte à l'ordre public. Au sujet de l'évolution de la délinquance, le responsable de la communication de la sûreté de wilaya, a indiqué que «la délinquance a diminué dans les quartiers populaires, contrairement aux quartiers de la banlieue où elle connaît une hausse remarquable», selon cette source. Bilan 2011 Un premier bilan annuel 2011 enregistré au 28 décembre par la sûreté de wilaya d'Alger, fait état de 34 359 opérations. Les dossiers liés à la consommation de drogue sont au nombre de 833. S'agissant des accidents de la route au niveau de la capitale, on note que le nombre de décès a augmenté par rapport à l'année 2010 où l'on déplorait 47 morts. En 2011, les services de la police ont enregistré 49 morts, 1713 blessés sur les 1592 accidents de la route. Les causes sont liées au non-respect du Code de la route, soit 1492 au total. Le nombre des retraits de permis de conduire est de 17 393. La mise en fourrière a concerné 2589 véhicules.