Dans un communiqué rendu public mercredi dernier, l'Union nationale des étudiants algériens (Unea), a donné le ton de ce que sera la prochaine rentrée universitaire. Dans un contexte de rentrée politique et sociale irrémédiablement perturbé par les surenchères politiciennes, voire électoralistes et les conséquences du dernier séisme qui a touché le centre du pays, cette organisation encore satellite du FLN a évalué la situation socio- politique du pays et a déclenché le processus de sa mise en orbite en vue des prochaines batailles politiques au sein de l'université et sur la scène nationale. D'abord, dans son appréciation du climat politique actuel, l'Unea l'a décrit comme «critique et dangereux». C'est pourquoi elle a mis en garde contre «la confusion entre l'activisme associatif, celui partisan, syndical et politique». Joignant l'activisme à l'orientation politique, cette association d'une partie des étudiants, semble déjà avoir fixé ses positions de combat. En effet, dans un rassemblement tenu le même jour à l'intérieur de la Maison de la presse Tahar Djaout, des membres de cette séculaire organisation estudiantine ont, tout en déclarant leur solidarité à la lutte des journalistes de la presse dite privée et indépendante, mis leur grain de sel dans les querelles politiciennes de l'heure. Affirmant qu'ils ne pouvaient rester «neutres», les responsables de cette organisation ont émis de sérieuses réserves quant à la qualité de leurs rapports avec le ministère et ont menacé de rendre la prochaine rentrée universitaire encore plus difficile que ce que prévoit actuellement la tutelle. D'ailleurs, d'ores et déjà, l'Unea a dénoncé ce qu'elle a appelé «l'instrumentalisation par le ministère de l'administration universitaire et ses structures à des fins politiques et partisanes étroites». L'allusion concerne directement le premier responsable du secteur, le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, présenté comme proche du «mouvement de redressement» anti-direction actuelle du FLN. Mais les griefs de cette organisation, ne sont pas seulement politiciens. Il sont aussi, d'après le communiqué, banalement matériels. Le retard dans la restauration des infrastructures universitaires et pédagogiques, les difficultés inhérentes aux examens de rattrapage et aux inscriptions des étudiants, la non-publication des chiffres relatifs au déficit dans l'hébergement ou en places pédagogiques, le projet de réforme universitaire, la revalorisation du montant de la bourse ou la fameuse conférence nationale sur l'enseignement supérieur, sont autant de thèmes qui annoncent que la prochaine rentrée universitaire ne sera pas de tout repos pour les pouvoirs publics, surtout si ces paramètres sont utilisés à des fins autres qu'universitaires.