Le président du conseil de déontologie de l'université, le Pr Abdelhamid Aberkane a affirmé lundi que la charte universitaire sera prête comme prévue à la prochaine rentrée universitaire. Le Pr Aberkane a indiqué dans une déclaration à l'APS que l'élaboration de la charte universitaire visant en premier lieu à lutter contre la violence dans les établissements universitaires va bon train. «Elle sera prête à la prochaine rentrée universitaire», a-t-il ajouté précisant que «c'est le délai fixé pour la finalisation de ce projet qui est une «revendication commune de tous les acteurs de l'Université». Le Pr Aberkane a estimé que les actes de violence enregistrés dans les établissements universitaires sont un des signes importants de la vulnérabilité de l'Université et de «son incapacité à faire face aux phénomènes auxquels elle est confrontée». Cette charte se veut un moyen «d'amener les acteurs concernés à trouver des solutions scientifiques, le but étant d'impliquer tout un chacun dans ce processus», affirme le Pr Aberkane, qui précise que des comités locaux ont été crées à cet effet. Le secrétaire général du conseil national des enseignants du supérieur Abdelmalek Rahmani a estimé pour sa part que «face à l'escalade des actes de violence dans l'enceinte universitaire, les derniers en date s'étant produits à Sétif et Tizi-Ouzou, ce projet «reste insuffisant» étant «limité dans ses aspects liés à l'organisation des relations dans le cadre de la déontologie universitaire». Selon M. Rahmani, les acteurs concernés doivent tenir compte des autres formes de violence en réfléchissant sur d'autres mécanismes, et en associant les autres secteurs. Le secrétaire général de l'Union générale des étudiants libres (UGEL) Smail Medjahed a souligné que ce qui fait défaut aujourd'hui c'est l'absence d'une loi, précisant et régissant la relation entre les parties de la communauté universitaire (administration, enseignants et étudiants), ajoutant que «cet état de fait a entraîné de nombreux dépassements». La violence Eu égard à «l'urgence» du dossier, M. Medjahed a appelé à la nécessité d'accélérer l'élaboration de cette charte et d'y introduire des questions qui intéressent les étudiants notamment la réglementation de l'action syndicale. Dans le même contexte, le secrétaire général de l'Union générale des étudiants algériens (UGEA), Brahim Bolkane, a appelé à l'accélération de la promulgation de la charte universitaire qui définira les droits et les devoirs des différentes composantes de la communauté universitaire afin d'éviter toutes formes de violence à travers la consécration de la culture du dialogue. Evoquant les causes de la violence en milieu universitaire, Ouchaalal Kahina, sociologue du centre des recherches appliquées en économie et développement, a indiqué que la violence en milieu universitaire «est un véritable baromètre de la violence au sein de la société», imputant la recrudescence du phénomène, notamment à la détérioration de la relation étudiant-enseignant et à la nouvelle mentalité qui privilégie l'aspect matériel par rapport à l'aspect intellectuel. Pour aider à l'élaboration de cette charte, le Centre de recherche en déontologie sociale et culturelle (CRDSC) d'Oran a réalisé une étude qui en sera la plate-forme. L'étude, qui a couvert des établissements universitaires, a pris comme échantillon des enseignants, des administrateurs et plus de 60% d'étudiants, dont la plupart poursuivent des études en sciences humaines et sociales.