La plupart des établissements scolaires éprouvés par le séisme n'ont pas été restaurés. Imad est rentré aussitôt sorti de la maison. Et pour cause: son école «l'Emir Abdelkader» de Surcouf, en pleine réfection n'est pas encore prête à accueillir les écoliers du primaire. Sa joie, celle de rencontrer ses amis revêtus de nouveaux habits, il va les remballer pour plus tard. Seule sa mère arrive à comprendre sa peine et à le soulager. Dans les camps de toile, la même sensation d'abandon et de déception est ressentie par les enfants. Une énorme tente installée après le séisme par une association internationale au coeur du camp de toile de Boumerdès et qui regroupait des enfants en bas âge devrait fermer mercredi prochain. Les enfants sinistrés en grand nombre qui venaient se divertir grâce aux multiples jeux mis à leur disposition sous le regard des éducateurs et éducatrices, sont déçus. «Une fois cet espace fermé, nous allons gambader en attendant que les autorités mettent à notre disposition une école», lancent les enfants en choeur. L'oisiveté est présente et les parents sont désemparés. Les pères de famille et certains responsables de comité sont unanimes, «Les enfants ne prendront le chemin de l'école que d'ici à fin novembre», lance un des citoyens désespérés. En effet, la plupart des écoles primaires implantées au sein de la circonscription de Boumerdès et environs n'ont pas été rouvertes. «Aucune instruction ne nous est parvenue de l'académie à propos de la date de la rentrée mais par contre nous avons été instruits pour ouvrir les portes aux parents désireux d'inscrire leurs chérubins», affirment les gardiens des écoles. Nous apprendrons qu'en ultime recours, les autorités ont pensé à installer des chalets qui feront office d'école. Une initiative qui souleva une nouvelle polémique. A Tidjelabine et à l'heure où les enfants attendaient de rejoindre les bancs de l'école «Kounter Rabah» gravement endommagée, on les avise que «des chalets seront installés en guise de classe». En filigrane, une grande confusion règne dans les zones sinistrées et les parents ne savent plus à quel saint se vouer. Parmi les sinistrés figurent des enseignants qui parlent avec insistance de «grève des enseignants». Un élément de plus pour dire que «la rentrée scolaire dans les zones sinistrées est dangereusement compromise». Les parents ne croient plus aux discours et promesses des autorités et veulent du concret. «Ce seront des milliers d'enfants qui ne prendront pas le chemin de l'école par la faute des responsables de la wilaya. Ce seront des milliers à envier les quelques 329.574 élèves du primaire dont 52.607 nouveaux inscrits dans la wilaya d'Alger», lance un père de famille la gorge nouée. Il est une certitude que les enfants sinistrés de Boumerdès languiront sur le banc des classes et pour cause: aucune précaution n'a été prise par l'Etat pour leur prise en charge scolaire. En un mot, c'est l'expectative.