On évoque une stratégie de riposte qui devrait se matérialiser à travers des actions concrètes sur le terrain, d'ici à la tenue du congrès extraordinaire. Le FLN réunit aujourd'hui ses élus nationaux et son comité central. Cette réunion, qui intervient quelques jours après le fameux appel d'Abdelaziz Belkhadem à la base du parti, sonne comme une réponse au ministre des Affaires étrangères, dont son installation à la tête du comité de redressement du FLN ne semble pas avoir changé la donne au sein du vieux parti. En effet, après plusieurs tentatives de «délégitimer» la direction du vieux parti, force est de constater l'échec patent des anti-Benflis, au même titre d'ailleurs que les différents épisodes visant à isoler le FLN, en congédiant, coup sur coup, de leurs postes de chef du gouvernement et de ministres acquis à la direction légale de cette formation politique. En d'autres termes, le parti de Benflis a subi un véritable tir groupé de la part des cercles présidentiels, avec l'objectif avéré d'affaiblir la position du secrétaire général et de semer le doute dans les esprits des militants quant à ses réels capacités de riposte. Or, il semble que, pour cette fois, «le putsch scientifique» n'aura pas réussi. La réunion d'aujourd'hui est vraisemblablement destinée à démontrer cet état de fait. Autant dire donc, que la «résistance pacifique» du FLN a porté ses fruits. On en a pour preuve que le matraquage qui aura duré près de 5 mois n'a pas déstabilisé la direction du parti, puisque on parle d'une réunion au grand complet des instances du FLN. Mieux, le camp présidentiel est loin d'être stable, au sens que les trois chef de file de cette tendance, Belkhadem, Hadjar et Si Afif, se disputent la représentativité du courant anti-Benflis. Le congrès qu'ils espèrent réunir peut s'avérer désastreux. Cela dit, l'esprit de retenue qui a guidé les actions du bureau politique demeure de mise, dit-on, au FLN. Cependant, on évoque une stratégie de riposte qui devrait se matérialiser à travers des actions concrètes sur le terrain, d'ici à la tenue du congrès extraordinaire. Pour l'heure, on ne sait pas dans les détails ce qu'entreprendra la direction du parti, mais on croit savoir que les pro-Benflis ont l'intention de montrer sérieusement leur force de frappe, cela, après l'échec des tentatives de leurs adversaires. Aussi, nous révèle-t-on, les semaines à venir seront placées sous le signe de l'offensive, dans le but premier est de mettre en échec la tentative du comité de redressement du FLN qui compte organiser un congrès-bis. Des sources proches de la formation de Benflis signalent qu'au delà de l'enjeux électorale, la principale préoccupation des cadres du parti est d'éviter l'effritement du FLN. La direction du parti oeuvre, affirme-t-on de mêmes sources, à sauvegarder l'unité de la plus importante formation du paysage politique national. En effet, de nombreux observateurs reconnaissent que l'implosion du FLN, en cette période pré-électorale, ne serait pas de bonne augure pour la nation, bien au contraire. Aussi, insiste-t-on au FLN sur la nécessité du respect de la légalité républicaine. «En évitant au FLN la division, notre objectif premier est de sauvegarder une réelle force politique au service de la République», annonce un cadre du parti. Cela pour dire, que le véritable enjeu dépasse de loin le strict aspect électoral, même si cette donne est importante au sens que la dispersion des voix acquises au FLN pourrait profiter à un troisième candidat.