Dans un communiqué transmis à notre rédaction, le collectif du groupe de presse Erraï El Aâm, affirme qu'il continue de subir le harcèlement de la police qui a mobilisé ses troupes pour faire vivre aux journalistes et aux employés de l'entreprise un véritable calvaire. Les filatures, les écoutes téléphoniques et le harcèlement constituent aujourd'hui le vécu quotidien des journalistes, des pratiques dénoncées à l'occasion des procès intentés par le chef de Sûreté de la wilaya d'Oran au staff rédactionnel des journaux édités par le groupe de presse, Erraï et Le Journal de l'Ouest. Après l'interpellation de M.Benaoum et la tentative de lui confectionner des dossiers visant son incarcération, des membres du personnel de l'entreprise, dont 17 journalistes qui avaient observé un sit-in devant le siége de Sûreté de wilaya, ont été interpellés et intimidés dans les locaux de la police durant plusieurs heures. On croyait que les pressions allaient cesser mais au contraire elles prirent d'autres formes. Les journalistes et les responsables des rédactions furent soumis à des filatures et aux écoutes téléphoniques. Dans la journée du 22 septembre, au retour du tribunal après le procès opposant le chef de Sûreté de la wilaya d'Oran aux responsables du quotidien Erraï, toujours suspendu, les véhicules de l'entreprise ont été suivis jusqu'au siége de l'entreprise par des voitures banalisées de la police. Ces dernières sont restées stationnées devant le siège du groupe, à l'affût du moindre mouvement du personnel. Chaque mouvement était photographié et chaque et les véhicules de l'entreprise ou des visiteurs qui quittaient les abords des locaux du groupe étaient pris en filature. Aux environs de 18 heures et, alors que le dispositif n'était toujours pas levé, des responsables qui rentraient chez eux ont été pris en filature par trois véhicules banalisés de la police. Après une course-poursuite dans les rues d'Oran, les responsables ont décidé de s'en remettre aux institutions de l'Etat pour faire cesser l'arbitraire. Après concertation, ils décidèrent de se diriger vers le siége du groupement de gendarmerie pour faire constater cette filature qui n'honore pas ses instigateurs. Les gendarmes de permanence constatèrent ce fait et notèrent même les plaques d'immatriculation, fausses des véhicules de la police qui prirent la fuite quand ils furent invités par les gendarmes à décliner leur identité. Nous saluons l'intervention juste et sensée des gendarmes, un corps qui a démontré qu'il reste au seul service de l'Etat et du citoyen. En intervenant, ils ont cassé la dynamique de la terreur que voulaient nous imposer les policiers. Nous espérons qu'en se faisant démasquer par les gendarmes, les policiers cesseront leurs pratiques iniques. Nous en appelons à la société civile, aux institutions de l'Etat et aux ONG pour dénoncer l'arbitraire qui s'abat sur nous et sur nos familles et nous déclarons que nous resterons mobilisés pour défendre nos journaux et le principe de la liberté de la presse.