Assad dénonce «les tentatives de déstabilisation de la Syrie» et menace les «bandes terroristes» Le président syrien a accusé hier des «parties régionales et internationales» à «chercher à déstabiliser» la Syrie, s'en prenant notamment aux «médias internationaux». Le président syrien Bachar Al Assad, dont le régime est contesté par la rue depuis 10 mois, a estimé mardi que son pays faisait l'objet d'un «complot étranger» et a promis d'y répondre, la Ligue arabe dénonçant de son côté des attaques contre ses observateurs dans le pays. Dans un discours retransmis par la télévision, M.Assad a accusé des pays étrangers de «comploter» contre le régime. «Ce qui se passe aujourd'hui en Syrie avait été préparé pour la région depuis des décennies. Mais leur rêve tournera au cauchemar. Nous n'allons pas permettre la défaite de la Syrie qui signifiera la chute de la région entière» a-t-il dit dans cette quatrième intervention télévisée depuis le début de la révolte. Il s'en est pris notamment aux «médias internationaux» qui tentent selon lui «sans relâche de pousser la Syrie à l'effondrement». Il a affirmé que le rétablissement de la sécurité était «la priorité absolue» du régime, promettant de frapper les «terroristes» d'une main de fer. «Il ne faut pas tolérer ceux qui terrorisent les gens, ni ceux qui sont complices avec les (parties) étrangères», a-t-il affirmé. La Syrie est en proie depuis la mi-mars à une vague de contestation réprimée dans le sang, mais le régime ne reconnaît pas l'ampleur de la révolte et attribue les troubles à des «bandes armées» ou des «groupes terroristes» manipulés par l'étranger. La répression de la révolte a fait plus de 5000 morts, selon l'ONU. «Nous allons faire face» au terrorisme et au chaos, et «les résultats seront rapides», a insisté le président syrien. Il s'est par ailleurs défendu d'avoir donné des ordres de tirer sur son peuple. «Aucun ordre n'a été donné de la part d'aucune autorité pour ouvrir le feu» sur des manifestants, a-t-il affirmé. «Je gouverne avec la volonté du peuple et si je renonce au pouvoir ce sera aussi avec la volonté du peuple», a ajouté Bachar Al Assad qui a succédé à son père en 2000, alors que de nombreux pays appellent à son départ. Il a en outre affirmé que la tenue d'un référendum populaire, annoncé à l'automne par les autorités, sur une nouvelle Constitution, aurait lieu «la première semaine de mars». M.Assad a également évoqué «l'idée d'un élargissement du gouvernement qui accueillera toutes les forces politiques». Mais, a-t-il précisé, «nous ne voulons pas d'opposants qui reçoivent des ordres de l'étranger, qui nous font du chantage», a-t-il ajouté. Depuis le début du soulèvement, le président Assad alterne promesses de réformes et répression. Son discours intervient en pleine controverse sur la mission des observateurs de la Ligue arabe, présents en Syrie depuis le 26 décembre pour rendre compte de la situation, mais vivement critiqués par l'opposition pour leur inefficacité à stopper les violences. Le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis a reproché au régime de ne pas faciliter la mission arabe. «Le travail des observateurs devient de plus en plus difficile (...) et nous ne voyons aucun engagement du côté syrien pour leur permettre» d'accomplir leur mission, a déclaré cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane. «Il y a eu des attaques contre les observateurs qui ne viennent clairement pas de l'opposition, ce qui est un mauvais signe», a-t-il ajouté. Le chef de la Ligue arabe Nabil el-Arabi a également «dénoncé les actions irresponsables et les actes de violence contre ses observateurs», ajoutant qu'il tenait «le gouvernement syrien pour pleinement responsable de la protection» de la mission. Deux officiers koweïtiens participant à la mission ont été légèrement blessés lundi alors qu'ils se rendaient à Lattaquié, sur la côte méditerranéenne, selon le Koweït. La Ligue arabe s'est prononcée dimanche pour la poursuite et le renforcement de sa mission d'observateurs, malgré les critiques la visant.