«La Fondation FLN» envisage sérieusement de lancer une école de football à Bouira. L'ex-milieu de terrain de charme de l'AS Saint-Etienne, Rachid Mekhloufi, a rencontré la presse locale à Bouira. Accompagné de Hamid Zouba, Saïd Amara, Mohamed Soukane et autres, l'hôte de Bouira est revenu dans le détail sur les conditions qui ont prévalu à la création de cette équipe FLN qui avait défié la chronique sportive mondiale en 1958. Dans son intervention, Rachid Mekhloufi a d'emblée mis les points sur les i. «Cette équipe est l'oeuvre de la Fédération de France sous la houlette de Boumezrag et de Bentifour. L'objectif recherché n'était pas sportif ou une course derrière les résultats mais se voulait un acte publicitaire dans un pays où la censure battait son plein quand il s'agit de l'Algérie. En 1957, Boumezrag propose à Bentifour d'être le sélectionneur de l'équipe universitaire qui devait aller jouer à Moscou. C'est lors de la rencontre entre ces deux que l'idée aurait germé. Pour éviter d'attirer l'attention de la DST, les concepteurs ont opté pour la fuite de 10 joueurs seulement. C'est ce qui se passera quand 5 joueurs fuiront par l'Italie et 5 autres par la Suisse pour rejoindre la Tunisie.», dira Rachid Mekhloufi. Et de poursuivre: «Si les Tunisiens et les Marocains acceptent de rencontrer cette équipe, les Egyptiens eux refuseront, craignant non pas des sanctions de la FIFA mais parce qu'un égyptien siégeait à la FIFA. Les bénéfices et les avantages pour un membre de l'exécutif de cette instance sont énormes.» L'équipe jouera 280 matchs et marquera en moyenne 4 buts par match: «Difficile de faire le parallèle avec les temps actuels», dira l'ex-entraîneur des Verts au Jeux méditerranéens. S'agissant de l'objet de la visite, le conférencier expliquera que la fondation FLN des anciens joueurs de l'Equipe nationale envisage d'ouvrir une école de football. La structure recevra des enfants âgés entre 10 et 15 ans. Ils bénéficieront d'une formation assurée par deux cadres que la DJS mettra à la disposition de la fondation. Les 12,13 et 14 avril prochain, les sélectionnés de cette école participeront au premier tournoi national à Relizane. Saisissant l'occasion de cette honorable présence, les journalistes ont posé des questions sur la situation du football algérien. Le conférencier répondra en usant d'un humour et d'une franchise sans égale. «L'Algérie ne fait rien pour développer son football. Le recours à un entraîneur étranger n'est pas la solution au marasme qui domine le sport-roi chez nous. Le professionnalisme n'a pas été réfléchi mais simplement imposé par la FIFA. Les fédérations ne doivent pas être au-dessus des gouvernements surtout en Afrique où elles (Fédérations) fonctionnent avec les subventions des Etats...». A la question de savoir pourquoi avoir réagi maintenant, l'ex- milieu de terrain des Verts précisera que les anciens sont atterrés par ce qui se passe. «L'Algérie dispose d'un immense potentiel de très bons joueurs jeunes qui ne demandent qu'à être pris convenablement en charge. La continuité dans le travail reste l'unique recette pour réussir. En 1975 nous avons commencé à prospecter et à former l'équipe de 1982. Le résultat est là. Depuis 1990 et la Coupe d'Afrique de Kermali, rien n'a été fait pour la formation. Le résultat est là.» A la question de savoir ce qui doit changer, Mekhloufi répondra simplement: «Tout». Saïd Amara de son côté précisera que le travail engagé restera un devoir de mémoire et un geste pour redresser la barre qui rendra au sport roi sa véritable place sur l'échiquier international.