Sa visite au Pakistan et en Inde se heurte à un regain de tension entre les deux pays Les tirs d'artillerie indiens sur le Cachemire ont brutalement accru la tension dans la région. Le Pakistan, dont la population est violemment affectée par les raids américains contre l'Afghanistan, se heurte, une fois de plus, au problème du Cachemire. Un problème qui occupe, selon les dires de Colin Powell, «une place centrale» dans les relations, par ailleurs, conflictuelles entre l'Inde et le Pakistan. Après s'être entretenu avec le président Mucharraf, le secrétaire d'Etat américain s'est rendu en Inde afin de convaincre les autorités de promouvoir le dialogue et d'arriver à une solution au problème sans toutefois avoir recours à l'action militaire. Powell conseille aux deux Etats de respecter, entre-temps, la ligne de contrôle séparant les deux parties du Cachemire. Il est clair que la reprise violente d'un conflit vieux de plusieurs années entre deux pays voisins et détenteurs de l'arme nucléaire, ne peut arranger les projets des Américains déjà engagés dans une guerre soumise à des pressions de tous genres. Il est donc urgent, pour la Maison-Blanche, de tout tenter afin d'éviter que les esprits ne s'échauffent et ne finissent par faire exploser une véritable poudrière. La visite de Colin Powell s'inscrit d'ailleurs dans ce sens. Le Pakistan a, depuis, réitéré son soutien total aux opérations américaines. Powell avait, en outre, déclaré hier que le régime taliban est «sous une énorme pression» sans toutefois donner un délai pour sa chute. La question de l'après-taliban a été, au centre des discussions, compte tenu du fait que les Pakistanais, de même que l'ex-roi afghan Zaher Shah, sont contre l'installation de l'Alliance du Nord à la tête de l'Afghanistan. A ce sujet, Powell avait déclaré à Islamabad que le futur régime afghan devrait être «amical» avec ses voisins, y compris le Pakistan. Ce qui a dû rassurer les autorités pakistanaises qui, en retour, avaient pris l'engagement de faire échec à «l'extrémisme» dans le pays. Reste à savoir comment Mucharraf s'arrangera pour atténuer la colère des milliers de citoyens qui descendent, chaque jour, protester contre les raids.