L'opérateur de téléphonie mobile est en avance de 3 mois sur ses prévisions. La vitesse de croisière n'est peut être pas encore atteinte mais le décollage a été, lui, parfaitement réussi. Djezzy fait, incontestablement, aujourd'hui, partie des habitudes algériennes, un outil indispensable qui ambitionne de progresser pour atteindre toutes les couches de la société. L'opérateur de téléphonie mobile fêtait, hier, son millionième abonné, une performance accomplie en un peu plus d'un an, démontrant en cela une remarquable efficacité dans un marché algérien qui n'est encore qu'à ses balbutiements avec cette technologie de pointe alors que dans bien des nations elle a, depuis fort longtemps, versé dans la banalité. La cérémonie, consacrant l'événement, s'est déroulée hier matin à l'auditorium de l'hôtel Sheraton Club des Pins en présence de tout l'état major d'Orascom Télécom Holding, dont Djezzy est l'une des filiales, à sa tête son président, M.Naguib Sawiris qui s'est déplacé, spécialement du Caire, accompagné de ses plus proches collaborateurs. L'occasion était belle pour organiser une conférence de presse à laquelle l'homme s'est prêté, aimablement, avec, parfois, des pointes d'humour qui ont largement contribué à détendre l'assistance notamment lorsqu'il expliqua que l'une des raisons de sa réussite était liée à la bénédiction de ses parents. Certaines questions ont, bien sûr, tourné autour d'Orascom et la manière dont il a investi le marché algérien. On a, pour la circonstance, déterré le fameux dossier parlant de «délit d'initiés» et du rôle joué par l'énigmatique homme d'affaires émirati El Shorafa. Au sujet de ce dernier M.Sawiris indiqua qu'il n'était lié ni de près ni de loin à son groupe et que les informations qu'il avait de lui font état d'un homme qui jouit de beaucoup de respect dans son pays dans lequel il exerce les fonctions de chef de cabinet. Quant au rapport sur le «délit d'initiés» il le réfutera, affirmant que son groupe a répondu, dans les délais et dans la forme, à l'appel d'offres internationales. Pour lui toutes les démarches ont été accomplies dans la plus parfaite transparence et les chiffres divulgués sont vérifiables à savoir qu'Orascom a fait une proposition de plus de 700 millions de dollars alors que son concurrent Orange a fait une offre de 300 millions de dollars assortie d'une prime de risque auprès des autorités algériennes. Dans le même ordre d'idées, M. Sawiris ajoutera que son groupe n'a aucune accointance avec une quelconque entité ou personnalité politique en Algérie où son chiffre d'affaires dans la téléphonie mobile atteint le chiffre de 1,2 milliard de dollars alors que dans le domaine de la cimenterie il est de 350 millions de dollars. Sur le sujet se rapportant aux problèmes rencontrés par Djezzy, il fera valoir les lourdeurs bureaucratiques auxquelles l'opérateur essaie de faire face, le tout dans l'intérêt du consommateur. Il soulignera que l'Algérie est un pays porteur et fera une transposition sur la Tunisie où il reconnaîtra qu'Orascom a éprouvé des difficultés financières pour couvrir tout le réseau, ce qui l'a poussé à s'associer à un partenaire koweïtien, M. Sawiris. Par ailleurs, dans un domaine relevant du technique, il indiquera que si des problèmes surgissaient dans les liaisons du fixe à Djezzy et vice versa cela incombait à la responsabilité exclusive d'Algérie-Télécom, tout comme il niera que le surcoût de la tarification des communications ait été fait «pour les beaux yeux d'Orascom». M. Sawiris terminera son intervention en annonçant qu'un bonus sera attribué à tous les travailleurs de Djezzy et que le millionième client bénéficiera d'un abonnement gratuit pendant un an. En outre, sa présence à Alger s'expliquait par la nomination d'un nouveau directeur général de Djezzy, à savoir M. Hassan Kabbani, un Libanais appelé à remplacer à partir du 1er octobre celui qui a lancé la firme en Algérie, le Français Lionel Coussi promu au poste de responsable des relations internationales du groupe. Au cours de son intervention, M. Coussi fera valoir sa fierté de voir Djezzy atteindre le million d'abonnés. «Très sincèrement nous escomptions atteindre ce chiffre vers la fin de l'année 2003. Nous sommes en avance sur nos prévisions et, à ce rythme, je reste persuadé qu'avec M.Kabbani nous aurons 2 millions d'abonnés en juillet 2004». Un chiffre que M Sawiris estimera satisfaisant tout en indiquant que son ambition est de parvenir au chiffre de 30 millions d'abonnés.