Le maréchal Hussein Tantaoui, chef d'Etat de fait de l'Egypte depuis la chute de Hosni Moubarak, a discuté lundi à Tripoli avec les nouveaux dirigeants libyens de sécurité et de la main-d'oeuvre égyptienne en Libye. Il s'agit de la première visite officielle à l'étranger du chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis que l'ex-président égyptien a remis le pouvoir à la junte militaire en démissionnant le 11 février. Le maréchal s'est entretenu avec le président du Conseil national de transition libyen (CNT), Moustapha Abdeljalil, et le Premier ministre Abdel Rahim al-Kib. Les discussions, qui ont duré quelques heures, ont eu lieu sous haute protection dans un hôtel de la capitale libyenne. «Le maréchal Tantaoui, au nom du peuple et du gouvernement égyptiens, veut féliciter le peuple libyen pour le succès de sa révolution et activer notre relation avec l'Egypte», a indiqué à la presse M. al-Kib. «Nous avons accueilli cela avec fraternité et nous avons dit oui à une relation meilleure, fondée sur le respect et dans l'intérêt des deux peuples», a-t-il ajouté. Les discussions ont notamment porté sur la sécurité et sur la main-d'oeuvre égyptienne en Libye, selon M. al-Kib. Avant le conflit qui a renversé Mouammar Kadhafi, plusieurs centaines de milliers d'Egyptiens travaillaient en Libye. Les deux pays se sont mis d'accord pour régulariser la situation des travailleurs égyptiens en Libye, a affirmé le Premier ministre sans plus de précisions. «Concernant le domaine de la sécurité en général, nous nous sommes mis d'accord sur la poursuite de notre collaboration, en particulier sur les frontières», a-t-il ajouté. La question des anciens hauts responsables du régime de Kadhafi qu'accueille l'Egypte a aussi été évoquée. Une dizaine de Libyens sont parvenus à entrer dans l'hôtel où se trouvait le maréchal Tantaoui à Tripoli avec des pancartes exigeant que l'Egypte remette ces personnes à la Libye. «J'ai personnellement soulevé cette question et j'ai demandé au maréchal de nous aider à protéger notre pays (...) de ceux qui nuisent à nos deux peuples», a dit M. al-Kib. «Cette question prendra du temps mais nous l'avons soulevée de manière sérieuse et claire».