La première réunion programmée pour jeudi dernier n'avait, en fait, réuni que neuf communes. C'est aujourd'hui, que les délégués des communes affiliées à l'intercommunale de Bajaia devraient, en principe, se retrouver au théâtre régional de Béjaïa pour la deuxième fois en l'espace d'une semaine pour débattre du document de mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. Après une première tentative, avortée en raison de l'absence de plus de la moitié des délégations, habituellement fidèles aux réunions de la Cicb, la présidence tournante de cette structure représentant la wilaya de Béjaïa dans le mouvement citoyen récidive dans l'espoir que, cette fois-ci, les communes répondront à l'appel. La première réunion programmée pour jeudi dernier n'avait- en fait, réuni que neuf communes. Elle devrait déboucher sur une collecte de l'ensemble des documents élaborés par les structures de base en vue d'une synthèse dont l'adoption interviendrait lors d'un autre conclave. Sur les neuf communes ayant répondu à l'appel, seules deux se sont présentées munies de documents achevés. Devant l'urgence de ficeler ledit document de mise en oeuvre et le retard accumulé avec le risque persistant de compromettre la prochaine rencontre de l'interwilayas prévue à cet effet, les communes ayant finalisé leurs travaux avaient proposé de prendre comme base de travail leurs propres documents. Cela a suffi pour raviver la flamme de méfiance qui s'était alors illustrée par une vive opposition d'au moins une coordination allant jusqu`à brandir la menace de son retrait du conclave. La rencontre de jeudi dernier qui n'aura duré que quelques heures n'a cependant pas échappé aux rituelles palabres et prises de bec entre délégués qui dans leurs interventions n'ont pas manqué de réitérer leur soutien à la presse et d'avertir contre toute tentative d'exploitation du mouvement à des fins partisanes et politiciennes. Ce n'est qu'après que l'on s'est entendu sur un calendrier de rencontres dont celle d'aujourd'hui qui sera suivie jeudi prochain par une autre pour l'adoption du document final que l'intercommunale de Béjaïa devra présenter et défendre au prochain conclave de l'instance suprême des archs à Tizi Ouzou. Au sein de l'opinion locale, c'est l'incompréhension qui gagne désormais le terrain. Les observateurs qui suivent de près l'évolution de la question du dialogue entre les archs et le pouvoir en vue du règlement de la crise en Kabylie s'interrogent essentiellement sur la démarche des archs, jugée pour le moins contradictoire. Entre le discours radical développé dans les meetings et autres rassemblements publics et l'objet des réunions, il y a comme une fausse note qui demande à être clarifiée, soutient-on encore. En public, les animateurs, et les délégués font montre d'une véritable indisponibilité au dialogue. A les suivre dans leurs interventions, on est tenté de comprendre que «rien n'est possible avec ce pouvoir» du fait d'une situation politique, caractérisée d'abord par le harcèlement contre la presse puis par l'absence de réponse claire par rapport à l'engagement exigé quant à la prise en charge des incidences. En réunion, on découvre une toute autre atmosphère faite essentiellement d'un empressement à mettre au point le fameux document de mise en oeuvre et la plate-forme de revendications d'El-Kseur. «C'est à croire que la prise de langue officielle est pour bientôt», fait remarquer un délégué. Les délégués, pour leur part, expliquent cet état de fait par la nécessité de respecter les délais afin, ajoute-t-on, d'être sur la même longueur d'ondes avec les autres coordinations du mouvement. Les prochains jours se présentent comme cruciaux et fort déterminants d'autant plus que la campagne électorale pour la présidentielle de 2004, approche à grands pas. Pour un mouvement, qui refuse d'entrer dans le jeu clanique, il est temps de réagir.