La Cinémathèque d´Alger abrite actuellement et jusqu'au 26 janvier une série de films bien intéressants. L´institut Cervantès d´Alger en collaboration avec l´ambassade d´Espagne, la Cinémathèque d´Alger, l´Institut Goethe et la Maison arabe, organise depuis lundi dernier le cycle Fantaisies orientales dans le cinéma espagnol. Ce cycle est coordonné par la Maison arabe et à travers lequel on peut découvrir la vision du cinéma espagnol sur le Monde arabe. Le programme de ce cycle cinématographique se compose de quatre longs-métrages. La chanson d'Aïcha; Les amants du désert; L'esclave du paradis; et deux épisodes (premier et huitième) de la série télévisée Requiem à Grenade. L'inauguration a eu lieu lundi soir à la Cinémathèque d´Alger en présence de la nouvelle directrice de l´Institut Cervantes Raquel Romero Guillemas. Réalisé en 1936, en VO arabe, sous-titré en espagnol, La chanson de Aicha de Florian Rey est un film qui mêle le mythe de l'honneur de la tribu à la sensualité des femmes arabes et à la musique orientale. Abslam et Hamed sont deux cousins germains aux idées modernes qui, finalement, ont pu mettre fin à des querelles qui ont séparé pendant des années leurs familles. Dans un café, le jeune Hamed présente à son cousin Abslam la jeune danseuse et chanteuse Aïcha. Abslam le kaid tombe sous son charme, au point d'oublier ses obligations au gouvernement. Il lui propose le mariage mais Aïcha ne peut accepter car elle est encore amoureuse de Hamed et elle n'a pas la latitude de refuser. Elle ne peut qu'obéir à son destin. Alors que Hamed vient le défier dans un duel, Abslam dans un élan chevaleresque et par pitié pour Aïcha refuse de se confronter à Hamed, quitte à passer pour un lâche. Cet acte noble ne fera que grandir dans l'estime que lui porte Aicha qui finit par l'aimer tandis que Hamed repartira bredouille, son ego ayant pris un sacré coup de massue à cause du caractère bien trempé de son cousin. Bien qu'on a assuré que le tournage du film ait eu lieu en Allemagne, pendant la Seconde Guerre mondiale, force est de constater des figues de Barbarie dans le paysage, qui renvoient inéluctablement à un pays du Maghreb. Aussi, la musique du film est signée Mohamed Igerbouchen. Ce cycle cinématographique est amené à se renouveler quasiment chaque mois, nous a révélé la directrice de l´institut Cervantès Raquel Romero Guillemas. «Ce n'est pas un cycle historique ou sociologique mais plutôt un regard sur le mythe que la société européenne construit autour de l'exotisme et l'orientalisme qu'on croyait représenter la société arabe. Un jour, quelqu'un a trouvé dans sa filmothèque La chanson d'Aicha tourné en arabe. Cela veut dire qu'il y a eu quelqu'un du Monde arabe qui a trouvé ce film intéressant et important de montrer et l'a doublé en arabe», a fait remarquer la nouvelle directrice de l´institut Cervantès à propos du film La chanson d'Aicha. Notons que les activités culturelles du premier trimestre de l'année 2012, qu'abritera l'institut Cervantès seront bien riches et variées. Chaque mois, le public aura rendez-vous avec un cycle cinématographique, soit du 19 au 22 février, ce sera spécial courts métrages sur les villes d'Espagne, tandis que du 24 au 27 mars, le cycle sera consacré au cinéma féminin. En plus de prendre part à la 4e Rencontre d'écrivains algéro-européens qui débute ce mercredi, l'institut Cervantès abritera, le 2 février prochain, une conférence portant sur la traduction. Cette conférence qui s'inscrit dans le cadre des «Jeudis culturels» se veut être un rendez-vous mensuel lequel sera décliné chaque premier jeudi du mois et s'articulera sur un thème différent. Pour le mois de mars, les femmes seront à l'honneur, avec la représentation de la pièce la Casa de Bernarda Alba, une rencontre entre écrivaines algéro-espagnoles, et un cycle cinématographique. Les arts plastiques ne seront pas en reste puisque se tiendra en avril 2012, l'exposition «Sur les traces des Andalous» laquelle sera organisée en partenariat avec le ministère algrien de la Culture. Aussi dans le domaine de la littérature, des rencontres avec des auteurs des deux rives feront croiser les identités et les cultures encore dans un esprit d'échange et de partage comme l'est le crédo de l'Union européenne. Pour l'Algérie on citera les noms de Amin Zaoui et Maïssa Bey. Enfin, une exposition dédiée à l'art urbain des graffitis célébrera les 18 et 19 juin, le jour E, la fête de la langue espagnole. En attendant, le cycle Fantaisies orientales dans le cinéma espagnol se poursuit actuellement à la Cinémathèque algérienne. Amateurs de la culture ibérique, à ne pas manquer.