Près d'un demi-million de personnes affamées pourraient fuir les violences au Soudan et se réfugier au Soudan du sud, provoquant une crise humanitaire massive pour ce tout jeune Etat, a averti lundi le Programme alimentaire mondial (PAM). Les agences humanitaires se préparent au pire, alors que les autorités de Khartoum bloquent les convois d'aide d'urgence dans les régions frontalières avec le Soudan du sud, a déclaré à Juba M. Ramiro Lopes da Silva, le directeur général adjoint du PAM. «Les chiffres sur lesquels nous nous basons pour nous préparer au pire se situent entre 300.000 et 500.000 personnes» qui vont se réfugier au Soudan du sud, a-t-il dit à des journalistes. «Dans quelques mois nous serons dans la saison de la faim, tant au Soudan qu'au Soudan du Sud, et l'impact sur ces populations est potentiellement très grave», a-t-il poursuivi. L'an dernier, selon des chiffres onusiens, plus de 350.000 Sud-Soudanais ont été contraints de fuir leurs domiciles en raison des violences. Toujours d'après l'ONU, le pays a aussi vu affluer depuis juin quelque 80.000 réfugiés fuyant des combat au Soudan. Des attaques qui ont fait des centaines de morts se sont produites récemment entre tribus rivales de l'Etat de Jonglei, dans l'est du Soudan du Sud. Selon M. Da Saliva, un millier de personne arrivaient chaque jour au Soudan du Sud la semaine dernier, et le PAM doit avoir pré-positionné toute son aide alimentaire pour toute cette année avant la fin du mois de mai, avant que la saison des pluies ne rende les routes impraticables. Le Soudan du Sud a accusé lundi le Soudan, dont il a fait sécession en juillet, d'armer des «miliciens» responsables de la mort de près de 80 personnes dans une attaque intertribale, faisant monter des tensions déjà à un à un «point critique» selon l'ONU.