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L'homme de la transgression
ABDELHAMID MEHRI
Publié dans L'Expression le 31 - 01 - 2012

Mehri est mort. Avec sa disparition, c'est l'une des dernières pages de l'histoire de la Révolution qui se referme à quelques encablures seulement de la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance. Sa vie, son combat, son militantisme ne ressemblent pas à un long fleuve tranquille. D'El Harrouch à Tunis en passant par Damas, Abdelhamid Mehri n'a transigé à aucun moment face aux péripéties de la lutte politique contre l'occupant français. Ministre du GPRA aux côtés de Ferhat Abbas, Krim Belkacem, Benyoussef Benkhedda, et membre du CCE avec Abane Ramdane, il a su imprimer un nouveau souffle à la Révolution dont il fut un acteur de premier ordre. Il faisait partie de ce que l'on pourrait appeler aujourd'hui le «pré carré de la Révolution». L'Algérie vient de perdre une figure tutélaire de l'Histoire de ces soixante dernières années.
Il était apprécié pour son sens de la pédagogie qu'il avait hérité de sa formation d'enseignant en langue arabe après des études à Constantine. Ce qui lui permettra, jeune militant nationaliste, d'entraîner, dans le sillage de son combat pour l'indépendance de l'Algérie, de valeureux moudjahidine de l'est du pays.
Sa sobriété, son bagout, son sens de l'écoute et sa disponibilité ont fait de ce «briscard» du FLN un être exceptionnel. C'était aussi un esprit libre qui voulait l'égalité et la justice durant toutes ces années où il avait appris à côtoyer le pouvoir sous Chadli en tant que ministre de l'Information, ambassadeur à Paris et à Rabat, et enfin à la tête du FLN lorsqu'il succéda à Messaâdia après les événements d'Octobre 88. A aucun moment de sa vie, il ne s'est renié. Mehri n'a jamais été un épicurien du pouvoir. Dès l'Indépendance, Ben Bella puis Boumediene se sont méfiés de cet ancien ministre du GPRA. Son tort: il n'a jamais accepté de se vendre, de se désolidariser des vrais chefs de la Révolution dans leur bras de fer à Tripoli avec les alliés de l'état-major général sous la houlette de Boumediene. Du haut de ses certitudes jamais ébranlées, il continua sans désemparer à s'investir et à développer l'éternel discours Flniste de l'Histoire. C'est ainsi qu'il a voulu donner un vrai sens à sa vie, celle de l'enfant d'El Harrouch qu'il fut. A la fin de sa vie, il demeurait encore l'observateur sagace de la scène politique algérienne. Mais il savait comme Prévert que l'«on a beau avoir une santé de fer, on finit toujours par rouiller». Après l'interruption du processus électoral, il avait géré, en vrai maestro de la politique, une crise majeure qui n'avait pas manqué d'affecter toutes les institutions du pays. Ses bisbilles avec les inquisiteurs traditionnels du FLN et d'autres dirigeants de ce parti le conduiront à devenir le vrai héraut d'une Algérie démocratique. La vieille logique du lynchage du parti réapparaît. Face aux complaisantes jérémiades de ceux qui voulaient brader l'Algérie, il ne pouvait s'accommoder de ces nouvelles canailleries politiques. Il détestait la duplicité. Il a osé faire basculer le FLN dans l'opposition pour qu'il recouvre toute sa crédibilité. C'était aussi ça Mehri, l'homme de la transgression. Avec lui, l'Algérie se pense et se décline durant toutes ces années comme une tragédie grecque. Alors que ces jeunes loups du microcosme politique algérois, mus par une ambition démesurée, prétendaient envoyer à la «casse» presque en criant «les ringards au rancard», Mehri apportait la dernière touche à son oeuvre car il était convaincu que, comme pour le déclenchement de la Révolution, le 1er Novembre 1954, la politique restait une aventure collective.
La patrie reconnaissante s'incline à la mémoire de ce grand homme qui vient de nous quitter.


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