Selon toute vraisemblance, il existerait un veto «hallal» brandi par l'Occident et singulièrement par les Etats-Unis, et un veto «taghout» venant d'autres pays que ceux «autorisés»! Il en a été ainsi après le veto opposé par la Russie et la Chine à la résolution présentée par les pays occidentaux sur la Syrie. Ce veto a mis dans tous leurs états Américains et Français notamment. On comprend que l'Occident, les Etats-Unis en tête, ait le souci de la «vie» de Syriens «massacrés» selon eux par le «tyran» de Damas. On veut bien. Il peut même se trouver - ce dont nous doutons fort - que Paris, Washington, et autre Londres agissent sans autre arrière-pensée que de «protéger» les Syriens. Mais les faits sont têtus: depuis quand ce trio d'Etats s'est-il soucié de la vie des Arabes assassinés à tour de bras par Israël? Quand Israël massacrait ces mêmes Syriens, occupait le Golan en 1967, ni les Etats-Unis ni la France n'ont crié halte aux tueries des Syriens. Nous ne voulons pas être cyniques mais juste relever un fait dont l'histoire atteste. Des milliers de Palestiniens - les assassinats ciblés sont une marque de fabrique israélienne - sont tués chaque jour, chaque semaine, chaque mois, chaque année, par Israël sans que ces mêmes censeurs d'Al Assad trouvent à redire aux crimes d'Israël. Mieux, les Etats-Unis ont chaque fois usé de leur veto pour assurer l'impunité à l'Etat hébreu, soit pour lui permettre d'achever son sale boulot. C'était le cas, entre autres, des veto de juillet 2006 - lorsque Washington a tout fait pour donner du temps à Israël pour «liquider» le Hezbollah libanais - et de janvier 2009, pour permettre à l'Etat hébreu de mater le Hamas palestinien. Des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, ce sont les Etats-Unis qui ont usé à satiété du droit de bloquer une résolution des Nations unies. Paris refuse que la Chine et la Russie «bloquent» la «communauté internationale». Quelle «communauté?» alors qu'il s'agit d'un quarteron d'Etats qui impose au monde sa seule lecture du droit international. C'est encore les Etats-Unis qui menacent de mettre leur veto pour empêcher l'admission de la Palestine à l'ONU. On comprend bien que la politique ait ses petites arcanes, ou ses sautes d'humeur, mais que ce qui est bon pour les uns ne le soit plus pour les autres, voilà qui dépasse l'entendement. Mais c'est encore les commentaires qui ont suivi le double veto sino-russe qui laissent perplexe de la part de pays qui ont usé sans modération du veto ces dernières années. Admettant que Moscou avait demandé le report du vote, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, avait expliqué «(...) quand des gens meurent chaque jour et que les habitants de Homs sont attaqués, il n'est pas question d'attendre». Tiens donc! Mme Rice n'a pas eu ce scrupule lorsque Israël assassinait les Palestiniens entre décembre 2008 et janvier 2009. Bien mieux, pour la chef de la diplomatie états-unienne, Hillary Clinton, le double veto russo-chinois revient «à endosser la responsabilité des horreurs qui se produisent en Syrie». On n'a pas vu Mme Clinton avoir ces mêmes craintes «d'endosser» les crimes d'Israël quand les Palestiniens étaient tués au quotidien par l'armée d'occupation lorsque son pays opposait son veto pour permettre à son allié sioniste de finir le «travail». Et le chef de la diplomatie britannique en rajoute une couche lorsqu'il accuse Pékin et Moscou d'avoir «abandonné» et encouragé le régime «brutal» d'Al Assad. Sa langue a fourché lorsque l'on sait comment la Grande-Bretagne, mandataire de la Palestine, a abandonné les Palestiniens à leur sort face aux horreurs des groupes criminels de l'Irgoun et autre Stern...La meilleure vient du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon qui, dans le même élan, déplore que le «rôle» de l'ONU soit «amoindri» par le double veto. Il ne nous souvient pas que M.Ban ait eu une telle alarme face à l'avalanche de veto brandis (57 exactement) par les Etats-Unis pour protéger Israël. Si l'ONU a été affaiblie, c'est bien du fait des veto US et par son incapacité à faire appliquer ses propres résolutions (par Israël) dans le conflit israélo-palestinien. En fait, tout cela est indécent!