Du fond de sa cellule, l'Algérien Mohamed Bourouis, détenu dans la prison de Meknès, continue de clamer son innocence. Le détenu n°16992 pour faire cesser l'arbitraire qui s'est abattu sur lui, observe depuis le 17 septembre une grève de la faim. Des membres de la famille du détenu nous ont confirmé que son état de santé s'est considérablement détérioré depuis le jour où il a décidé d'observer une grève de la faim en compagnie d'un autre détenu, Hamaz Saïd originaire d'Alger. Bourouis Mohamed est détenu au Maroc depuis le 11 septembre 1995. Il a été arrêté au endemain de l'attentat de Marrakech contre un hôtel. Depuis, Mohamed Bourouis n'a cessé de clamer son innocence. Toutes ses tentatives de faire entendre son cri ont buté sur l'intransigeance des autorités marocaines qui ont voulu faire du cas des détenus algériens une carte de pression dans leurs tentatives de pousser la partie algérienne à rouvrir les frontières entre les deux pays fermées depuis août 1994. En observant cette énième grève de la faim, Mohamed Bourouis entend réclamer son transfert de la prison de Meknès connue pour servir de lieu de détention aux détenus de droit commun et de criminels. Son combat pour obtenir le statut de détenu politique se passe dans l'indifférence des autorités algériennes. Ni l'ambassadeur ni aucun des représentants de l'ambassade n'ont daigné se préoccuper de sa situation. Seuls quelques représentants d'associations à caractère humanitaire lui ont rendu visite. Son compagnon, dans cette grève de la faim, Hamaz Saïd a été transféré, mardi dernier, dans un état comateux à l'hôpital de Meknès, où il fait l'objet de soins intensifs.