a nouvelle génération d'islamistes, qui a suivi, de loin, l'évolution du parti dissous, revient à la charge. Dans un long communiqué, signé par le chargé de l'information, Mohamed Mostapha Habès, le FIS à l'étranger exprime son inquiétude à propos de l'état de santé d'Ahmed Zaoui, détenu depuis dix mois dans une prison à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Dans une longue complainte politique, Habès en appelle à l'humanité des autorités new-zélandaises, «qui continuent à maintenir Zaoui en détention bien qu'il ait été innocenté de toutes les accusations portées contre lui par un tribunal new-zélandais, il y a de cela plusieurs mois». Le FIS à l'étranger, mené par le trio Dhina-Habès-Fillali, a aussi remis une lettre au représentant du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, dans laquelle il stigmatise l'attitude des autorités d'Auckland qui sont les seules au monde à détenir encore un ancien dirigeant du FIS, «alors qu'en Algérie même, le président de la République a donné leur pleine liberté à Abassi Madani et à Ali Benhadj, les deux principaux leaders du FIS, emprisonnés depuis 1991». Pour rappel, l'état de santé d'Ahmed Zaoui s'est considérablement détérioré, malgré les bonnes conditions de sa détention. Selon un rapport d'expertise médical, publié par la plupart des journaux new-zélandais, l'état de santé de Zaoui connaît une nette régression de son psychisme «qui, au bout de douze minutes d'entretien, n'arrive plus à se concentrer sur ce qu'on lui dit», précise le rapport médical. L'état de santé défaillant de Zaoui, ajouté à celui d'Abassi Madani, et le retrait des vieilles figures de l'ex-FIS, tel Hachemi Sahnouni, etc. mettent le groupe des djazaâristes en pole position. La nouvelle génération d'islamistes, qui a suivi de loin l'évolution du parti dissous, revient donc sur la pointe des pieds pour accaparer les principaux appareils du parti à l'extérieur. Le trio Dhina-Habès-Fillali, qui se pose déjà comme la nouvelle plaque tournante de l'islamisme issue de l'atomisation de l'ex-FIS, est connu pour son travail de fourmi tourné vers les ONG et les grandes organisations politiques internationales, telle l'ONU. Le parlement irlandais avait déjà reçu, il y a quelques jours, Mourad Dhina, la tête pensante du FIS à l'étranger, au grand dam des autorités algériennes. Multipliant les petits pas et les grandes manoeuvres, cette structure du FIS, qui agit à partir de Genève, de Bruxelles et de Londres, semble sur le point de revenir, par le biais de «l'initiative politique» que lancera Abassi Madani, au premier plan de la scène.