* Snpsp (Syndicat national des praticiens de santé publique): «La montagne qui accouche d'une souris» Dans ce syndicat autonome des blouses blanches, on estime que l'on a fait beaucoup mieux en matière de concrétisation des revendications salariales. Bien que l'on se réjouit qu'il y ait tout de même une augmentation de salaire, si minime soit-elle, à la faveur de la dernière tripartite. Néanmoins, déclare le docteur Besbes, membre du syndicat, «la hausse demeure faible et ne touche qu'une tranche très minime de salariés; c'est vraiment dérisoire après une grève de trois jours qui a paralysé tout le pays et un tapage médiatique précédant les pourparlers avec le gouvernement!», s'exclame-t-il encore. Non sans ajouter que le Snpsp a fait beaucoup mieux sur le terrain en arrachant, à lui seul, un minimum de 2000 DA sans compter les primes. «C'est de la poudre aux yeux», ajoute-t-il pour signifier que ce bonus est de toutes façons imposable (IRG). Par ailleursn le Snpsp relève que cette augmentation ne concerne ni le salaire de base ni ne touche tous les travailleurs. «Pourtant l'Ugta avait promis, tambour battant, un Snmg national beaucoup plus élevé que celui ‘‘pondu'' ce week-end d'autant plus que la centrale avait déclaré la somme minimale des 23.000 DA indispensable à chaque ménage, sur la base de calculs de la centrale syndicale elle-même», conclut le docteur Besbes. * M.Habib Yousfi de la Sgoa: «Le Snmg n'est pas la seule préoccupation» «Cette tripartite a été organisée à la demande de ceux qui ont sollicité l'Ugta. Nous y avons assisté en tant que partenaire social et notre point de vue y a été donné. En fait une telle rencontre devait avoir lieu dans une conjoncture aussi cruelle pour une couche importante de la population. Une grande partie de cette dernière touche, permettez-moi l'expression, des salaires minables. Un effort a été ainsi fait en donnant lieu à une augmentation de 25% du Snmg.» M.Yousfi rappelle néanmoins que le relèvement des salaires n'a pas été le seul point nodal de la tripartite puisque des questions relatives à l'entreprise et non des moindres, y ont été soulevées ; comme l'avenir et les perspectives de l'entreprise à l'heure où l'antagonisme entre le public et le privé s'estompe plus que jamais. A ce propos, des mesures ont heureusement été prises de même que pour d'autres préoccupations de fond. * Syndicat des magistrats de la Cour des comptes: «Les éternels oubliés» Pour Monsieur Ben Hala Saâd Eddine, président du Syndicat national des magistrats de la cour des comptes, cette tripartite fait offense au pseudo-pluralisme syndical dont se prévaut notre pays. Cette dernière en excluant la participation des principaux syndicats autonomes démontre l'incohérence et l'aberration du pluralisme syndical algérien. «Mais cela est une autre histoire», note ce magistrat qui reproche à l'Ugta d'avoir négocié seule les salaires des travailleurs. Il ajoute que si la rencontre Ugta-gouvernement a apporté quelque chose aux autres corporations, les magistrats de la cour des comptes demeurent les éternels oubliés. «Tout le monde a eu des augmentations y compris les catégories inférieures sauf nous qui demeurons sur la touche. Nous n'avons pas eu d'augmentation depuis 1995, le dernier accord de principe en date avec les pouvoirs publics remonte à mars 2000 où l'on nous a promis une augmentation des salaires en augmentant les points indiciaires. En attendant nous sommes les oubliés de toutes les corporations ! Alors que le pouvoir d'achat s'effrite de jour en jour et que la condition des magistrats demeure lamentable», conclut il.