Le candidat socialiste à la présidentielle française, qui caracole en tête des sondages, veut rénover et assainir les relations de la France avec le continent noir. François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle française, s'engage à une «rénovation en profondeur des relations avec l'Afrique», en souhaitant «une France plus présente aux côtés des Etats démocratiques et francophones». «Je pense qu'une rénovation en profondeur des relations avec l'Afrique est possible. C'est mon engagement que de mettre en oeuvre cette vision», a-t-il déclaré au mensuel Afrique Magazine paru cette semaine. Interrogé sur la Côte d'Ivoire, le favori de la course à la présidence contre Nicolas Sarkozy, juge que la coopération civile et économique avec Paris doit s'intensifier. Il «considère en revanche que la présence militaire n'y est plus nécessaire en dehors de la mission de protection de nos ressortissants». Interrogé sur l'intervention française - qu'il a jugé «nécessaire» pour aider à déloger l'ex-président Laurent Gbagbo à Abidjan -, François Hollande estime qu'à l'avenir «de telles opérations doivent impliquer davantage l'Union africaine et (qu') il serait plus sage que les forces françaises soient pleinement intégrées à celle de l'ONU plutôt que maintenues dans ce statut ´´parallèle´´ un peu étrange qu'avait la Force Licorne». Plus généralement, M.Hollande estime que «la relation entre la France et ses partenaires africains doit se faire entre égaux, sans rapports de subordination» et il écarte «l'expression pré carré, qui renvoie à une histoire peu glorieuse». «En revanche, il est évident pour moi que la France doit être plus présente aux côtés des Etats démocratiques et francophones d'Afrique qu'elle ne l'est aujourd'hui», poursuit-il. «La réduction drastique du budget destiné à la solidarité et aux dons, sacrifiés au profit notamment des prêts bonifiés profitant aux pays émergents, a relégué la France à un rang insuffisant en Afrique francophone. Cela doit incontestablement changer», assure M.Hollande. M.Hollande souligne que s'il est élu il proposera «un débat annuel au Parlement pour fixer le volume de l'immigration économique en liaison avec les secteurs professionnels concernés», en critiquant les récentes «mesures restrictives» du gouvernement Sarkozy. Questionné sur les révolutions arabes et l'islamisme, il juge que «les espoirs soulevés» par elles et «notamment par la jeunesse» sont immenses. «Mais des dérives sont possibles. La France avec ses partenaires européens et l'ensemble de la communauté internationale, se doit d'apporter son entier soutien à tous ceux qui se battent pour la liberté et les droits fondamentaux». Il réitère sa demande que l'aide de 500 millions d'euros du G8 à la Tunisie soit plus forte et plus rapide au lieu d'être «étalée sur cinq ans». Pour lui, «la France doit soutenir avec confiance la construction de la démocratie dans les pays en transition. Mais elle doit le faire aussi avec la plus grande vigilance sur les droits fondamentaux».