Les principaux mentors du FLN ont fini par trouver un terrain d'entente Le secrétaire général du vieux parti, qui animera ce matin une conférence de presse, va certainement annoncer dans le détail l'accord conclu avec les redresseurs. La crise du FLN induite par le mouvement des redresseurs semble devenue une histoire du passé. Les deux parties ont fait la paix. Lors de la dernière réunion tenue mardi à l'hôtel Mouflon d'Or, M.Belkhadem et le chef de file du mouvement des redresseurs, Salah Goudjil, ont réussi à aplanir leur différend. Réunis pendant plus de quatre heures, les principaux mentors du FLN ont fini par trouver un terrain d'entente et se mettre d'accord sur une démarche commune. «Les deux hommes se sont entendus sur tous les points pour sauver le parti», nous a confié une source proche des redresseurs. Le plus gros consensus est que le FLN ira en rangs unis aux élections. Une seule liste sera présentée. L'histoire des listes indépendantes n'est plus de mise. Le mouvement des redresseurs mené par Salah Goudjil a accepté de faire marche arrière sur les listes indépendantes mais sous conditions. Selon notre source, ce pacte a été scellé sous conditions et en présence de poids lourds du vieux parti, à savoir Abderazak Bouhara, Abdelkader Hadjar, Mohammed Boukhalfa et Affane Guezane. «C'est Salah Goudjil qui a exigé la présence de ces membres», nous confie notre source. Revenant sur les conditions posées et les termes de l'accord, notre source explique que la demande de M.Goudjil portant sur l'assainissement du comité central des opportunistes et des membres qui ne remplissent pas les critères fixés par le règlement intérieur est toujours d'actualité. Cette question sera traitée après les élections législatives. Les structures du parti seront probablement revues de fond en comble. «Un éventuel congrès sera convoqué probablement», nous indique notre source qui précise que l'objectif recherché est de remettre le parti sur les rails. Le secrétaire général du FLN, qui animera ce matin une conférence de presse, va certainement annoncer dans le détail l'accord conclu avec les redresseurs. Harcelé par les médias sur l'histoire des redresseurs, M.Belkhadem sera, à n'en point douter, soulagé en annonçant la réconciliation entre les enfants du vieux parti. La réunion de mardi a été précédée par une réunion tenue en aparté entre les deux hommes, il y a quinze jours à l'hôtel Moncada. Après consultations des cadres, MM. Belkhadem et Goudjil sont parvenus à un terrain d'entente. A deux mois des élections législatives, le FLN a réussi à retrouver la sérénité en recollant les morceaux. La décision de réunir les rangs du parti est venue du plus haut niveau de la hiérarchie. Selon notre source, c'est le président de la République en tant que président d'honneur du parti qui aurait sommé M.Belkhadem de sauver le parti de la défaite. Le secrétaire général a démenti toute implication du chef de l'Etat dans cette affaire. Or, si la décision n'est pas venue d'en haut comment expliquer l'intérêt affiché subitement par M.Belkhadem pour la réconciliation? Il y a lieu de rappeler que des tentatives de réconciliation ont été lancées auparavant mais tout aussi régulièrement vouées à l'échec. Devant l'attitude de la direction du parti qui continuait à ignorer la crise, le mouvement de redressement avait alors décidé d'aller aux élections avec des listes indépendantes. Cette décision a impacté la suite des événements d'autant que des listes de candidatures indépendantes étaient en préparation au niveau de toutes les wilayas. «Nous avons préparé des listes au niveau de 44 wilayas et nous continuons», avait déclaré en février le porte-parole du mouvement des redresseurs, M.Kara. Si le chef de file du mouvement Salah Goudjil a renoncé à sa décision, cela explique réellement que le FLN, connu pour être l'appareil de l'Etat, risquait d'être le grand perdant des prochaines législatives. «Je ferai tout ce qui est dans l'intérêt du parti», avait répondu M.Goudjil à la question de savoir s'il renonçait (éventuellement) aux listes indépendantes. De son côté, le secrétaire général du parti, M.Belkhadem, n'avait d'autre choix que d'accepter les conditions des mécontents pour aller aux élections en force, en acceptant de faire le ménage au sein du comité central, pierre d'achoppement de ce différend.