«Nous n'avons rien à craindre car nos listes sont propres», a estimé M.Kara en précisant que ce sont ceux qui sont au sommet qui ont peur de la chute, allusion faite à la direction de M.Belkhadem. Le vieux parti risque d'être le grand perdant des prochaines législatives. Miné par une crise interne, le FLN ira aux urnes en rangs dispersés. Les redresseurs refusent de faire marche arrière. Ils sont déterminés à faire cavalier seul. Le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, a fait une tentative de réconciliation récemment, mais elle a échoué. M.Belkhadem a sollicité le vice-président du Sénat et ancien poids lourd du parti, Abderazak Bouhara pour convaincre Salah Goudjil de revenir sur la décision des listes indépendantes, en vain. M.Goudjil campe sur ses positions quant à l'assainissement des membres du comité central comme condition sine qua non de cette réconciliation souhaitée. «Effectivement, M.Belkhadem a voulu faire la paix en nous appelant à présenter des listes communes», a confirmé le porte-parole du Mouvement de redressement et de l'authenticité, Mohamed Seghir Kara. Joint par téléphone, notre interlocuteur estime que la tentative de M.Belkhadem était juste une manoeuvre politique.«Il voulait renvoyer la balle dans notre camp», a affirmé M.Kara en précisant qu'il est trop tard. «La machine est déjà partie», a-t-il indiqué en précisant que le mouvement a déjà parcouru un bon chemin. «Nous avons préparé des listes électorales dans 44 wilayas et nous continuons nos efforts pour couvrir l'ensemble des wilayas du pays», souligne le porte-parole du mouvement. Et de préciser: «Nous sommes en train de collecter les signatures.» Les redresseurs ne risquent-ils pas d'aller droit dans le mur en se présentant sur des listes indépendantes? Loin de là. Le mouvement se montre plutôt très optimiste quant aux résultats qu'il réalisera lors des prochaines élections. «Nous n'avons rien à craindre car nos listes sont propres», a estimé notre interlocuteur en précisant que ce sont ceux qui sont au sommet qui ont peur de la chute, allusion faite à la direction de M.Belkhadem. M.Kara explique que les listes de candidatures ont été élaborées après concertations avec les militants de la base. «Nos listes n'ont pas été faites dans des bureaux à Alger. Nous avons associé tous les militants de la base», a-t-il fait savoir. M.Kara assure que les militants qui adhèrent sont de plus en plus nombreux. Les redresseurs risquent de donner un sérieux coup à la direction du parti. D'ailleurs, M.Belkhadem a exprimé à M.Bouhara ses craintes quant à un éventuel échec du parti lors des prochaines législatives. Alors qu'il a toujours minimisé l'impact de cette fracture sur le parti, M.Belkhadem s'aperçoit finalement du poids des redresseurs. Ces derniers n'ont pas perdu de temps pour renforcer leur action au niveau de la base. Des rencontres régionales ont été tenues à travers tout le territoire national pour muscler leur mouvement contre la direction actuelle du parti. Les redresseurs accusent l'équipe de M.Belkhadem de mener le parti à la dérive. La composante du comité central et du bureau politique qui a sanctionné les travaux du 9e congrès de 2010 est à l'origine de ce conflit. Mécontents, les redresseurs ont demandé l'assainissement du comité central des membres dont les critères ne répondent pas à ceux arrêtés par le règlement du parti. En plus des redresseurs, le parti encourt d'autres crises. L'élaboration des listes de candidatures menace de provoquer encore des fissures. Déjà, c'est la pagaille qui caractérise l'opération de confection des listes de candidatures. Avec 3400 candidatures, le vieux parti aura du mal à faire le tri. La direction a entamé hier l'étude des dossiers de candidature. L'opération va se solder certainement par des confrontations à l'arme blanche. Lors du renouvellement des mouhafadhas du parti, des confrontations à l'arme blanche ont été signalées à travers plusieurs régions. Pour les législatives, le FLN risque de sombrer dans l'anarchie. La centralisation de la sélection des candidatures risque d'engendrer une contestation sans précédent. Au sein des états-majors, c'est le branle-bas de combat. Des poids lourds du parti sont entrés déjà dans la bataille. Le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, est en course avec M.Belkhadem pour présider la tête de liste d'Alger.