«Le dernier rapport de la Banque mondiale sur l'Algérie obéit beaucoup plus à des arrière-pensées politiques qu'à des données économiques», lance d'emblée M.Mekidèche, vice-président du Conseil national économique et social (Cnes). La Banque mondiale «a déformé» la réalité, selon l'orateur, qui précise qu'«il y a d'importants facteurs de risque qui saperont les perspectives de croissance et de développement de l'Algérie si les réformes continuent à être au point mort». Le conférencier, qui était hier l'invité du Forum d'El Moudjahid, a tenu aussi à expliquer qu'il s'exprime en tant qu'expert et consul-tant international et non pas comme le vice-président du Cnes. «Mon opinion n'engage que ma personne», souligne-t-il. L'on comprendra plus loin, les raisons de cette précision de taille. M.Mekidèche brosse un tableau relativement positif sur les réformes engagées par le président Bouteflika, à travers le plan de soutien à la relance économique et aux différentes réformes engagées dans le secteur. Même s'il a tenu à noter que «l'Algérie doit dépasser l'étape de l'élaboration des textes et des projets, il est grand temps de mettre en oeuvre des mécanismes à même de soutenir les efforts du gouvernement», insiste-t-il. L'exemple le «plus illustratif» de la bonne santé de l'économie nationale serait le taux de croissance, qui a atteint cette année sa meilleure performance depuis deux décennies avec +6,1% contre +4,1% en 2002. M.Mekidèche stigmatise le manque d'une politique claire dans le secteur des services. Le désengagement de l'Etat engendre un déficit de près de 1 milliard de dollars dans la balance des paiements. Un déficit qui ne peut que profiter aux multinationales, monopolisant les projets dans le secteur au détriment des opérateurs algériens. L'insuffisance, pour ne pas dire l'absence dans certains cas, de la participation des banques dans l'accompagnement, l'exploitation et les investissements des entreprises publiques et privées freine le processus de relance de l'économie dans le pays. Toujours dans le chapitre de l'investissement, l'orateur plaide pour «une restructuration de l'offre algérienne qui doit être plus lisible».