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Qui se souvient de Krim belkacem?
CINQUANTENAIRE DE LA SIGNATURE DES ACCORDS D'EVIAN:A TIZRA AISSA, VILLAGE NATAL DU HEROS
Publié dans L'Expression le 19 - 03 - 2012

L'homme qui a signé les accords qui ont libéré l'Algérie
Les adolescents de Tizra Aïssa ne semblent pas connaître grand-chose de l'apport de Krim Belkacem à la Révolution algérienne.
Jeudi dernier, nous arrivons en début d'après-midi au village natal du signataire des Accords d'Evian. Tizra Aïssa est situé dans la commune de Ait Yahia Moussa, à une demi-heure de Drâa Ben Khedda.
Un village minuscule avec quelques habitations éparses où le stress n'a pas droit de cité. Des sièges d'une poste et d'une antenne de l'APC non encore réceptionnés et un dispensaire: c'est la seule présence de l'Etat ici. Pour quelqu'un qui ne connaît la guerre qu'à travers les livres et les films, il aura du mal à imaginer qu'un tel havre de paix et de tels sites naturels féeriques ont été le théâtre de violents affrontements et de batailles des plus féroces. Pourtant, comme nous le rappelle un septuagénaire adossé au mur d'une épicerie située en face de l'allée qui mène vers le musée Krim-Belkacem, trois cent quatre-vingt neuf martyrs algériens sont tombés au champ d'honneur en trois jours ici, en janvier 1959. «Une grande partie de ces martyrs sont originaires de Kabylie mais aussi d'autres régions comme Lakhdaria, ex-Palestro», ajoute le gardien du musée Krim-Belkacem.
Tizra Aïssa est un village martyr. Grâce à Krim Belkacem, qui est sorti de ses entrailles, la localité est très connue mais les adolescents de Tizra Aïssa ne semblent pas connaître grand-chose de l'apport de Krim Belkacem à la Révolution algérienne.
Saïd, un enfant de dix ans, qui est en classe moyenne, sait seulement que Krim Belkacem est un grand moudjahid. «On nous a parlé de lui à l'école primaire mais on ne l'a pas au programme du CEM», enchaîne Amar qui est aussi en classe de 3e année moyenne. Signataire des Accords d'Evian?
L'un des premiers à être monté au maquis en 1947 bien avant le déclenchement de la guerre de Libération nationale, assassiné en Allemagne en 1970? Sur ces questions et sur bien d'autres, les jeunes adolescents de Tizra Aïssa, du moins ceux que nous avons croisés n'en ont aucune idée, même pas des bribes. Encore faut-il reconnaitre que les temps ont changé. Même si le village est reclus et peu peuplé, les jeunes sont connectés, constamment ou très souvent, au phénomène de la mondialisation.
Le premier adolescent, que nous croisons en arrivant à Tizra Aïssa, a les écouteurs collés aux oreilles et même s'il a les pieds sur cette terre, son esprit est ailleurs. C'est d'ailleurs cet adolescent qui monte dans notre véhicule pour nous montrer le chemin vers le musée Krim-Belkacem. Un acte qui semble machinal puisque beaucoup de visiteurs viennent ici sur les traces d'un Homme qualifié de grand par tous ceux qui connaissent son épopée.
Le chemin vers le musée Krim-Belkacem est une piste non goudronnée qui se trouve dans un piteux état. Cela renseigne sur le degré du retard dans le développement de ce village qui ressemble tant à tous les autres villages de la Kabylie. Avec une verdure à perte de vue et une multitude de plantes et d'arbrisseaux, Tizra Aïssa permet d'observer une grande partie de la commune d'Aït Yahia Moussa, un vrai fief de la guerre d'Algérie.
A partir du musée Krim-Belkacem, on peut observer à satiété les villages Afir, Ivouhrew, Aït Attella, Imoulak et toutes les étendues de verdures de toutes sortes qui caractérisent la région.
C'est une configuration géographique qui explique amplement pourquoi la région a abrité tant de batailles. «Ici est né le martyr Krim Belkacem, le lion des Djebels», lit-on sur le fronton de l'entrée principale du musée. «C'est dans cette maison que Krim Belkacem est né et a grandi», explique notre accompagnateur en ouvrant la porte de la première pièce.
On découvre alors des photos de Krim Belkacem mais aussi celles d'autres maquisards et martyrs de la région à l'image du frère du signataire des Accords d'Evian, le capitaine Arezki Krim, qui porte toujours les traces de la guerre dans sa chair et dans son âme ainsi que le martyr Mohamed Talah et d'autres encore.
Le visiteur peut aussi contempler la silhouette de Krim Belkacem à travers un grand tableau. Il y est noté ses dates de naissance et de décès: 1922-1970. «Il avait à peine quarante-huit ans quand il fut assassiné», commente notre guide. On trouve aussi la photo de Krim Belkacem en pleines négociations des Accords d'Evian.
«La délégation algérienne lors des négociations d'Evian», lit-on sur la légende de cette image historique. Dans le registre des doléances, on peut y trouver des centaines de commentaires et des éloges des admirateurs de la personnalité de Krim Belkacem exprimés en plusieurs langues. L'hymne national est également transcrit en gros caractères et suspendu à la muraille.
C'est la maison de Krim Belkacem qui a été réhabilitée en 2000 et transformée ainsi en musée. Avant cela, il n'y avait aucune trace du héros dans son village natal. Les cinq chambres de la demeure familiale de Krim Belkacem sont toutes intégrées au musée. On peut y consulter des articles de presse évoquant la personnalité de Krim Belkacem, des photos, et des archives. Au moment de notre passage, une grande partie de la documentation n'y était pas car des journées commémoratives du 19 Mars allaient démarrer le lendemain (vendredi dernier, Ndlr) à la Maison de jeunes de Draâ El Mizan, à l'initiative de l'association culturelle Tarwa N'Krim Belkacem, présidée par un cousin du héros.
A Tizra Aïssa, tout le monde est fier d'appartenir au patelin de Krim Belkacem. Mais, en même temps, les gens sont mécontents que le village, qui a donné naissance au signataire des Accords d'Evian, ne dispose pas encore d'assainissement, ni d'eau courante, cinquante ans après l'Indépendance. Le village n'a été électrifié qu'en... 1994. Les jeunes se morfondent dans l'oisiveté. Aucun lieu de distraction n'existe ici, même pas une maison de jeunes.
La route qui mène vers Tizra Aïssa n'a été goudronnée qu'en 2004 après d'âpres protestations, menées par les villageois. «C'est un village dont on ne se souvient que le 19 mars», conclut le même septuagénaire d'un air très serein. Un calme qui montre que notre interlocuteur a appris qu'il faut accepter la vie avec ses avers et ses revers.


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