Les dégâts causés par le séisme du 21 mai dernier dans la région centre du pays sont essentiellement dominés par les effondrements d'immeubles d'habitation. Le drame humain des sinistrés qui vivent sous les tentes a tendance a éclipsé d'autres dégâts non moins importants. Parmi eux «Les moulins de Corso» filiale du groupe Eeiad-Alger dont la position stratégique de couverture alimentaire de toute la région est réelle. Gravement touchées, les trois unités de la filiale (semoulerie, minoterie, pâtes alimentaires) ont, dès la première secousse tellurique, cessé toute activité. Dès les premières heures qui ont suivi, la direction du groupe décide l'installation d'une cellule de crise pour évaluer l'ampleur des dégâts et prendre les mesures qui s'imposent pour la remise en marche des équipements atteints. Aux premières heures, l'état des lieux est des plus alarmants. Machines à l'arrêt, silos sciés à la base, paysage d'apocalypse. Les rapports des services techniques donnaient peu d'espoir de reprise des activités avant longtemps. Les plus atteints auront été les silos littéralement «sciés» à la base. Disposé en 5 blocs regroupant chacun 9 silos, ce «grenier» à grains renfermait quelque 350.000 quintaux de blé. Une énorme quantité «emprisonnée» et dont la manipulation exige des mesures de sécurité exceptionnelles tant les risques d'explosion sont grands. Nullement satisfait du diagnostic établi, le groupe fait appel à un bureau d'études pour un diagnostic plus poussé. Ses recommandations allaient dans le sens d'une possible réhabilitation du site. Un motus opérandi très précis fut tracé. Grâce à cela, tout le grain a pu être récupéré et les travaux de confortement des ouvrages entrepris. Graduellement chacune des trois unités put reprendre ses activités. Le tout avec les moyens propres du groupe sans attendre un quelconque secours des pouvoirs publics. Il faut dire que la détermination des dirigeants du groupe Eriad-Alger reposait en fait sur des données précises comme cette police d'assurance contre les calamités naturelles que le groupe avait contractée bien avant le séisme. Une longueur d'avance sur le débat national qui venait à peine d'être ouvert sur l'assurance et la réassurance des ouvrages contre les tremblements de terre. En d'autres termes, le groupe Eriad-Alger était l'une des rares institutions à avoir assuré ses biens contre le risque de séisme. Donc c'est sans problème de financement particulier que le groupe a fait face à la réhabilitation de son unité de Corso gravement endommagée car située à quelques mètres à vol d'oiseau de l'épicentre du séisme. C'est grâce à la prévoyance de à la direction du groupe et à la volonté des travailleurs que le pire a été évité et que les «Moulins de Corso» se sont remis à «tourner» alors qu'alentour les stigmates de la catastrophe ne sont pas totalement effacés.