L'aide aux pays pauvres a reculé en 2011, sous l'effet de la crise mondiale, pour la première fois depuis 1997, et l'austérité en vigueur dans les pays riches risque de continuer à peser dans les prochaines années, a annoncé mercredi l'OCDE. Selon le bilan provisoire pour l'an dernier publié par l'Organisation de coopération et de développement économiques, l'aide publique au développement (APD) a diminué de près de 2,7% par rapport au niveau record de 2010, «ce qui rompt avec une longue succession d'augmentations annuelles ». « Abstraction faite des années marquées par des opérations exceptionnelles d'allègement de dette, il s'agit là de la première baisse depuis 1997 », ajoute le club des pays riches. L'APD globale s'est élevée à 133,5 milliards de dollars, soit 0,31% de la richesse nationale cumulée des différents bailleurs de fonds, en retrait par rapport aux 0,32% atteints en 2010. Les plus fortes baisses ont été enregistrées de la part de pays frappés de plein de fouet par la crise, comme la Grèce (-39,3%) ou l'Espagne (-32,7%). Mais l'APD de la France, qui descend d'une marche et est désormais le quatrième pays en volume d'aide, a aussi chuté de 5,6%: elle ne représente plus que 0,46% de la richesse nationale du pays contre 0,50% en 2012, soit bien loin encore de l'objectif de 0,7% théoriquement fixé pour 2015. L'aide du premier pays donateur, les Etats-Unis, recule de 0,9%, et celle du Royaume-Uni, troisième bailleur de fonds, diminue de 0,8%, mais Londres reste «sur la bonne voie pour atteindre 0,7% de sa richesse nationale d'ici à 2013 », selon l'OCDE. En revanche, l'aide de l'Allemagne, qui se hisse au rang de deuxième donateur, grimpe de 5,9%. Les bons élèves, qui ont atteint ou dépassé l'objectif de 0,7%, restent les mêmes: Danemark, Luxembourg, Norvège, Pays-bas et Suède. Selon l'OCDE, l'aide bilatérale à l'Afrique subsaharienne a reculé de 0,9%, à 28 milliards de dollars, par rapport à 2010. En revanche, le continent africain dans son ensemble a vu son aide augmenter de 0,9%, pour atteindre 31,4 milliards de dollars, grâce à l'aide consentie aux pays du «printemps arabe ». L'organisation estime que « les contraintes budgétaires qui vont continuer de peser sur les pays de l'OCDE influeront sur le niveau de l'aide au cours des prochaines années ». Selon l'enquête menée sur les plans prévisionnels des bailleurs de fonds pour la période 2012-2015, l'aide au développement globale pourrait rebondir de 6% cette année, avant de stagner à partir de 2013.