Ne reste plus que la récupération des biens spoliés de ce pionnier de la signalisation routière. De très importants rebondissements dans l'affaire de spoliation des biens de l'Epsr (entreprise des panneaux de signalisation routière) viennent de se manifester. Après une vingtaine d'années d'un combat sans relâche, mené par M.Ould El-Hocine Mohamed Chérif, ce dernier vient enfin de récupérer une bonne partie de ce qui lui avait été injustement pris. L'ancien moudjahid qu'il est a su contre-attaquer sur les flancs, une fois que toutes les portes judiciaires se soient fermées, à cause de la partialité clairement affichée de nombreux magistrats, mais aussi des nombreux faux documents utilisés par la partie défenderesse pour imposer ses visions face à la justice. Après que la Cour suprême ait prononcé un jugement définitif sujet à de nombreuses lectures et ramenant cet ancien moudjahid vers des parcours dont il se serait volontiers passé, il a trouvé enfin l'astuce qui lui permettrait de recouvrer ses droits et de prouver au monde entier que les assertions faites à partir de certains tribunaux ne reposaient sur aucun fondement. Une véritable épopée s'est déroulée en un temps record, comparativement aux vingt années de combat mené vainement. Il a ainsi été établi que l'entreprise a régulièrement payé ses impôts depuis sa naissance, en 1975, jusqu'à son transfert vers les biens de l'Etat en 1986 sur la base d'un conseil interministériel, annulé depuis par la Cour suprême sans que les concernés n'aient voulu se conformer à la loi, voire carrément à l'éthique et à la morale. Des certificats ont été établis en ce sens. Cela a permis la délivrance d'une déclaration d'existence, mais aussi d'une attestation de position fiscale. Des documents très importants, explique M.Ould El-Hocine, puisqu'ils prouvent que les pièces produites par la défense ne reposaient sur aucun fondement, et que, partant de ce principe, la justice a été bernée en la personne du Conseil d'Etat. L'entreprise, dont l'existence était tout simplement remise en cause, prouvait bel et bien la présence de sa personnalité morale, mais aussi physique en la personne de son gérant puisqu'il s'agit d'une SARL (société à responsabilité limitée). Mais avant même que la demande d'un registre de commerce ait été déposée, une opposition de l'Enps (l'entreprise nationale des panneaux de signalisation a été créée par les pouvoirs publics à partir des biens et des acquis de l'Epsr) était déposée au niveau du centre du registre du commerce territorialement compétent. Sans doute en fallait-il beaucoup plus pour bloquer la ténacité d'un homme dont le double combat a toujours été celui de la réhabilitation de l'histoire et du recouvrement de ses droits et, partant, de sa dignité.