Les comptes de ce groupe, qui écume les monts de l'Ouest algérien, sont officiellement bloqués. Les Etats-Unis ont annoncé ce lundi avoir pris des sanctions financières contre le groupe terroriste algérien, Houmet Daâwa Salafia (HDS), accusé d'être lié à l'organisation terroriste Al-Qaîda d'Oussama Ben Laden. Cette décision publiée au Federal Register, le journal officiel américain, implique le blocage des fonds que ce groupe pourrait détenir aux Etats Unis et le gel de toutes ses transactions. Quoique intervenant tardivement, la nouvelle représente une véritable bouffée d'oxygène pour notre pays, aux prises avec le terrorisme depuis plus d'une dizaine d'années sans rencontrer beaucoup d'aide de la part des puissances planétaires. Le HDS, qui écume les redoutables monts Lekouassem, à cheval sur Relizane et Tissemsilt, a poussé à l'exode des villages entiers, 6000 personnes selon des estimations recoupées. Même si ce groupe, que dirige Mohammed Benslim, alias Abou Djaâfar Al-Afghani, est entré en dissidence avec le GIA, auquel il appartenait, il n'en poursuit pas moins la même politique, basée sur la terreur et les massacres des populations civiles. Le groupe, selon le porte-parole adjoint du département d'Etat américain, Adam Ereli, porte plusieurs autres dénominations qui en disent long sur ses tendances. Le groupe, en effet, se fait également appeler «Les Escadrons de l'horreur», mais aussi «Djamaât El-Hidjra Wa Takfir». Le nombre d'éléments, si l'on en croit le rapport américain, serait d'une vingtaine. Ces changements d'appellation serviraient à brouiller les pistes des enquêteurs internationaux puisque des liens étroits existeraient entre Al-Qaîda et le HDS. M.Adam Ereli a commenté cette importante annonce en précisant que le HDS représentait «un risque significatif d'actes de terreur menaçant la sécurité» des Etats-Unis ou de leurs ressortissants. Entendre par là que le HDS aurait les moyens de frapper ailleurs dans le monde, à commencer par l'Algérie, aussi bien les ressortissants que les biens américains. M.Ereli a ajouté que Washington allait également demander que ce groupe, en raison de ses liens avec Al-Qaîda, soit soumis à des sanctions de la part de l'ONU. Washington déploit ainsi les grands moyens contre ce groupe peu connu, au moment où presque rien n'est fait contre le Gspc et le GIA dont la virulence en Algérie a atteint des proportions pour le moins alarmantes. Ce groupe autrefois connu sous l'appellation de Katibat el Ahoual, est né, selon le département d'Etat, d'une rupture de son dirigeant, Mohammed Benslim, alias Abou Djaâfar El-Afghani, avec le GIA. Daâwa Salafia est «bien organisé et équipé avec du matériel militaire et est engagé dans des activités terroristes en Algérie et à l'étranger», a ajouté le porte-parole. Le groupe «est responsable de nombreux meurtres depuis le milieu des années 1990 et a intensifié ses attaques au cours des dernières années», a-t-il conclu. Si l'on en croit ces dernières révélations, le groupe détiendrait des éléments activant aussi bien en Algérie qu'ailleurs dans le monde. Plus important encore, il détiendrait de l'armement «sophistiqué», en plus de l'argent qui coulerait à flots dans ses caisses. Il constituerait de la sorte le nouveau fer de lance de Ben Laden. D'où la panique américaine et ses mesures urgentes et efficaces à un moment où personne ne s'y attendait. Il convient de signaler, toutefois, que les attentats commis par ce groupe ont eu tendance à s'estomper depuis quelques mois alors que les villageois ont commencé à rentrer chez eux. Les services de sécurité ont mis en place un maillage sécuritaire impressionnant afin de sécuriser toute cette région.