Deux cent vingt membres du comité central du Front de libération nationale (FLN), parti au pouvoir en Algérie, ont appelé lundi au départ du secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, accusé d'exclure «les symboles » du parti des listes des législatives du 10 mai.Dans un communiqué rendu public après une réunion organisée le même jour au siège central du parti, ces contestataires ont appelé à la convocation d'une «session extraordinaire » du comité central et ce « dans les plus brefs délais ». Cette réunion doit permettre, selon le texte, de « pouvoir dans le cadre de la légalité et de la démocratie sauver le parti et corriger sa trajectoire par l'élection d'une nouvelle direction pour la gestion de ses affaires ». Les membres du comité accusent M. Belkhadem d'avoir élaboré des listes «sur la base du népotisme, des allégeances et de l'influence de l'argent, lesquels ont suscité des foyers d'anarchie et de division dans les rangs du parti », selon le communiqué. C'est la seconde crise qui secoue le parti majoritaire au parlement (136 sur 389 sièges) après celle de 2010 qui a vu l'apparition d'une dissidence comprenant des ministres. M. Belkhadem ministre d'Etat et représentant personnel du président Abdelaziz Bouteflika est à la tête du FLN depuis 2005 après la chute de l'ancien secrétaire général et ex-Premier ministre Ali Benflis. « Notre réunion d'aujourd'hui (lundi) est un acte politique dont le but est de faire pression sur le secrétaire général afin d'organiser une session extraordinaire du comité central », a déclaré l'ancien ministre et un des principaux dissidents, Mohamed Seguir Kara. «Pour imposer le retrait de confiance, il suffit d'avoir les voix de 50% des membres du comité central (qui en compte 351) plus un membre. Après quoi, les présents désigneront une équipe qui gérera les affaires du parti jusqu'à la convocation d'un congrès extraordinaire après les élections », a ajouté M. Kara. Dans un entretien à l'agence APS, le chargé de la communication du FLN, Kassa Aïssi, a affirmé, en réaction à l'appel des protestataires, que « la réunion d'aujourd'hui n'est pas celle du comité central, mais nous la considérons plutôt comme une action d'expression de mécontentement et un sit-in de protestation qui a regroupé une soixantaine de membres du Comité central et plusieurs autres jeunes » (non membres). « Nous avons enregistré cette action que nous allons étudier dans son cadre et faire la juste appréciation de son impact », a ajouté M. Aissi. A moins d'une semaine de la campagne électorale pour les législatives du 10 mai qui débutera le 15 avril, le FLN va entrer dans la course en rangs dispersés, les dissidents vont, en effet, participer au scrutin avec des listes indépendantes qui concurrencent celles de leur parti.