La direction du FLN fidèle à Benflis ne semble pas être inquiétée par ce nouvel épisode judiciaire. Le 11 novembre prochain constituera un autre rendez-vous test pour la justice algérienne pour sa crédibilité et son indépendance. C'est à partir de cette date que la chambre administrative de la cour d'Alger entamera le procès relatif à la plainte déposée par les animateurs du mouvement de redressement. La procédure risque de durer plusieurs semaines, voire quelques mois, avant de voir tomber le verdict de la cour d'Alger. Pour les juristes, cette «lenteur» est dans l'ordre des choses puisque, expliquent-ils, la cour d'Alger est appelée à rendre une décision qui portera sur un problème de fond: l'annulation du 8e congrès du FLN organisé en mars dernier. Le mouvement de redressement avait déposé, rappelons-le, une plainte de forme contre la tenue du congrès extraordinaire et une plainte de fond pour l'annulation du 8e congrès «suite aux recours déposés par des militants de base au niveau du ministère de l'Intérieur». Rassurés par la dernière décision du Conseil d'Etat qui a annulé la décision de la cour d'Alger, les membres de direction du FLN ne semblent pas être inquiétés par le rendez-vous du 11 novembre. «La justice a donné les preuves de son indépendance en annulant la décision rendue par la cour d'Alger et légitimant de ce fait le congrès extraordinaire. Nous en avons confiance et nos détracteurs n'ont ni les arguments ni la qualité pour que leur plainte aboutisse», a déclaré hier M.Sallat, membre du bureau politique et ex-ministre de la Réforme pénitentiaire. «Ils ont mis le paquet sur l'argument judiciaire mais avec le revers qu'ils viennent de subir, ils ne misent plus sur cette option», a-t-il ajouté. De leur côté, les redresseurs, vraisemblablement «déçus» par le verdict du Conseil d'Etat, se déclarent prêts à organiser leur congrès «et ce, quel que soit le verdict», a en croire Si Afif qui précise par ailleurs que «si la décision de justice est rendue en notre faveur, nous irons au congrès avec la direction issue du 7e congrès du parti et à sa tête Ali Benflis». Pour le cas contraire, il se contente de dire: «Nous organiserons le congrès avec nos militants qui sont de plus en plus nombreux à rejoindre le mouvement de redressement.» Si Afif n'évoque pas le recours au Conseil d'Etat, aussi, entend-il que l'option judiciaire pour la destitution de Benflis est définitivement abandonnée par les redresseurs? Il faut croire que cette vision ne fait pas l'unanimité au sein du mouvement de M. Belkhadem. En effet, «il serait suicidaire pour les redresseurs de ne pas poursuivre l'option judiciaire pour laquelle ils avaient opté dès le départ», estime un observateur politique. Acculés par la logique des choses, ils auront automatiquement recours au Conseil d'Etat «ne serait-ce que pour la forme» en cas de verdict en leur défaveur. Cette résistance n'est pas affichée par la direction légitime issue du 8e congrès. «Il est clair que nous ferons recours auprès du Conseil d'Etat si le verdict de la chambre administrative de la cour d'Alger n'est pas en notre faveur», a affirmé M.Sallat. Assisterons-nous alors au même scénario que celui du congrès extraordinaire?