L'organisation Amnesty International a dénoncé vendredi la poursuite des violences en Syrie, malgré le cessez-le-feu officiellement en vigueur, évoquant un bilan d'au moins 362 morts depuis le début de la mission des observateurs de l'ONU le 16 avril. Amnesty «a reçu les noms de 362 personnes annoncées comme tuées depuis que les observateurs de l'ONU ont entamé leur travail en Syrie le 16 avril », rapporte l'organisation dans un communiqué qui dénonce aussi l'intensification des violences dans les villes tout juste visitées par les observateurs. Une quinzaine d'observateurs de l'ONU se trouvent actuellement en Syrie pour surveiller l'application du cessez-le-feu entré officiellement en vigueur le 12 avril, conformément au plan de l'émissaire international Kofi Annan, mais régulièrement violé depuis. Selon une résolution adoptée la semaine dernière, cette mission doit être élargie à 300 observateurs non armés. Mais leur déploiement prendra du temps, et l'ONU annonce pour l'instant qu'une centaine d'entre eux devraient être à pied d'œuvre d'ici un mois. «La tendance récente à des violences qui éclatent juste après la visite d'observateurs souligne la nécessité de mettre en place bien plus vite une mission d'observation plus musclée », déclare Ann Harrisson, une responsable d'Amnesty pour le Moyen-Orient, dans le communiqué. «L'ONU doit agir rapidement pour établir, dans la mesure où les conditions le permettent, une présence durable et plus importante d'observateurs pour vérifier que tous les aspects du plan de Kofi Annan soient respectés », ajoute-t-elle.